Akinwumi Adesina et Ade Ayeyemi sont investis aujourd’hui à la tête de la première institution de développement du continent et à celle de la principale banque panafricaine.
Ce mardi 1er septembre, la finance africaine a des teintes vertes et blanches, aux couleurs du Nigeria. Aujourd’hui, la première économie du continent voit deux de ses fils s’installer à la tête d’importantes institutions financières africaines : Akinwumi Adesina à la tête de la Banque africaine de développement et Ade Ayeyemi au poste de directeur général du groupe bancaire panafricain Ecobank.
Dans la capitale économique ivoirienne, Akinwumi Adesina a officiellement pris en fin de matinée les rênes de la Banque africaine de développement, l’une des principales institutions de financement de projets sur le continent, au cours d’une cérémonie qui s’est tenue en présence du président de la République ivoirienne Alassane Ouattara, du vice-président nigérian Yemi Osinbajo, de Donald Kaberuka, président sortant de la BAD et de l’ex-président cap-verdien Pedro Pires.
Dans le Palais des congrès de l’Hôtel Ivoire, le nouveau président de la plus grande institution de développement du continent avait également face à lui une importante délégation de responsables politiques et d’entrepreneurs nigérians, dont les entrepreneurs milliardaires Aliko Dangote et Tony Elumelu ainsi que l’ex ministre des Finances Ngozi Okonjo-Iweala. Dans son premier discours de président, Akinwumi Adesina a rendu hommage à sa compatriote, ainsi qu’au ministre des Finances sénégalais Amadou Bâ, pour avoir fait campagne pour luilors de l’élection qui s’est tenue en mai dernier.
Le Nigérian, ministre de l’agriculture sortant, a livré quelques-unes de ses priorités stratégiques, citant notamment la place primordiale qu’il accordera à la question énergétique tout en insistant sur la nécessité de réduire, notamment via une véritable révolution agricole, les inégalités entre zones rurales et urbaines. Le nouveau président de la BAD a insisté sur la nécessité de moderniser radicalement le secteur agricole afin de nourrir les villes et d’augmenter les revenus des plus pauvres, les agriculteurs.
Prédécesseurs
À Lomé, un autre Nigérian, Ade Ayeyemi, s’est lui aussi officiellement installé ce 1er septembre au poste de directeur général de Ecobank International Incorporated, la plus importante et la plus emblématique des banques panafricaines, avec une présence dans 36 pays africains. Venu de Citibank, il succède au Ghanéen Albert Essien, qui part en retraite après avoir assuré l’intérim à la tête d’Ecobank suite au départ début 2014 de Thierry Tanoh.
Si Akinwumi Adesina est le premier Nigérian élu à la tête de la BAD, Ade Ayeyemi s’installe à un poste qui a longtemps été occupé par son compatriote Arnold Ekpe, considéré comme le véritable architecte du groupe panafricain.
Missions
Tous deux arrivent en tout cas à un moment charnière pour les institutions qu’ils dirigent.
En dehors de problématiques internes (la politique de décentralisation et la question des coûts élevés notamment), Akinwumi Adesina devra rendre la BAD encore plus efficace afin qu’elle soit, pour reprendre ses mots prononcés le 1er septembre, « davantage qu’une institution qui prête » pour en être une qui change les vies et génère une croissance inclusive.
Ade Ayeyemi aura quant à lui pour mission de permettre à Ecobank de rentabiliser enfin son empreinte africaine.
Université
En dehors du Nigeria, c’est aussi l’université Obafemi Awolowo University dans la ville d’Ife-Ife, en pays yoruba, au sud-ouest du Nigeria, qui est mise à l’honneur aujourd’hui : Ade Ayeyemi (diplôme en comptabilité) et Akinwumi Adesina (licence en agro-économie) y ont tous les deux réalisé leurs études.
C’est le cas, également, de Benedict Oramah (doctorat en économie agricole), un autre Nigérian qui débutera officiellement au Caire, les 20 et 21 septembre prochain, son mandat de président de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), l’un des leaders dans le financement du commerce intra et extra africain…
Avec jeune afrique