Deux bébés siamois guinéens, liés l’un à l’autre au niveau du ventre, ont été séparés avec succès à l’hôpital parisien Necker-Enfants malades du groupe AP-HP, a-t-on appris lundi auprès de l’association humanitaire La Chaîne de l’espoir.
L’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris) a précisé que « selon l’équipe médicale, les suites opératoires sont conformes à ce qui est attendu dans ce type d’intervention » pour ces deux bébés siamois.
« Les enfants sont aujourd’hui hospitalisés dans le service de réanimation et un bulletin de santé sera communiqué dans les prochains jours », a précisé le groupe hospitalier public parisien.
Les deux bébés prénommés Boubacar et Hassane étaient « les premiers siamois nés vivants dans l’histoire de la Guinée », selon l’association La Chaîne de l’espoir. Ils ont subi une « intervention délicate pour être séparés et peuvent maintenant mener une vie normale ».
Cette opération, réalisée le 26 mai par une équipe dirigée par le Pr Yves Aigrain, a duré une dizaine d’heures au total selon le quotidien Le Figaro qui a donné dès dimanche l’information. Elle ne constitue pas une première mais relève toujours de « l’exploit », selon le journal français.
Selon La Chaîne de l’Espoir, les enfants jumeaux, nés en janvier 2015 à Conakry, en Guinée, étaient liés l’un à l’autre au niveau de l’abdomen et partageaient une partie de l’intestin grêle et du foie.
Ils ont pu être acheminés en France en compagnie de leur mère pour être opérés à Necker, grâce au soutien financier de cette association fondée par le Pr Alain Deloche et qui vise à offrir « un accès aux soins médicaux et à l’éducation aux enfants les plus démunis ».
Chirurgien pédiatrique à Necker, le Pr Yves Aigrain expliquait en mars sur le site internet de l’hebdomadaire L’Obs avoir réalisé à Necker trois opérations réussies de séparation de jumeaux siamois en sept ans.
« Depuis que j’ai rejoint le service de Necker, il y a sept ans, nous avons séparé trois paires de jumeaux conjoints. Il y a environ huit autres paires de jumeaux qui avaient été opérés durant les 10 ans précédents. Nous n’avons pas eu de mortalité » expliquait-il.
« Certains de ces enfants ont des séquelles importantes qui ont ou auront des répercussions sur leur qualité de vie. Certains nécessiteront dans l’avenir d’autres gestes chirurgicaux » ajoutait le chirurgien.
MAXWELL/Source : AFP