Illuminata Ndabahagamye, membre de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) du Burundi a, elle aussi, pris la poudre d’escampette ce week-end après avoir annoncé sa démission de cette institution en charge de l’organisation des élections controversées dans le pays. Des proches de sa famille ont confirmé lundi sa fuite.
Illuminata Ndabahagamye est la deuxième personne à avoir démissionné de la CENI celle de la vice-présidente de la commission, Spes Caritas Ndironkeye la semaine dernière. Un proche de sa famille a expliqué qu’elle se cachait depuis vendredi parce qu’elle avait peur pour sa vie pour avoir subi beaucoup de pression et était suivie par les services de renseignements.
La source confirme que Mme Ndabahagamye a envoyé sa lettre de démission lundi matin même si la Commission électorale nationale indépendante (CENI) n’a pas encore confirmé cette nouvelle démission.
« Les membres du bureau (de la Céni) n’ont pas encore vu ce courrier formellement », a indiqué le président de la commission, Pierre-Claver Ndayicariye.
Par sa fuite du pays, Mme Ndabahagamye suit ainsi les pas de la vice-présidente de la Céni, Spes Caritas Ndironkeye qui s’est réfugiée au Rwanda.
La fuite de ces deux dames réduit à trois le nombre de commissaires nationaux de la Céni burundaise désignés par le président et approuvés par l’Assemblée nationale.
La démission de Mme Ndabahagamye met en difficulté la Céni qui n’est plus en mesure de prendre de décisions. Selon les règles de cette institution, il faut au minimum les trois quarts des votes de ses commissaires, soit quatre votes sur cinq pour prendre les décisions.
« Si ce courrier existe, il est d’abord destiné au chef de l’Etat. Est-ce que nous pouvons travailler à trois? Oui, la preuve, depuis vendredi jusqu’aujourd’hui nous sommes en train de travailler », s’est défendu le président de la CENI.
Pendant ce temps, les manifestations de l’opposition contre un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza s’accentuent. Au moins 30 personnes, selon les estimations au cours de ces manifestations.
Dimanche, les chefs de l’Etat de la région de l’Afrique de l’Est ont demandé un report des élections lors d’un sommet à Dar es Salam en l’absence de M. Nkurunziza.