La direction exécutive du Fonds monétaire international (FMI) a récemment approuvé un financement de 642 millions $ au Gabon, dans le cadre de son mécanisme élargi de crédit (MEDC). Cet appui financier qui s’étalera sur trois ans, vise à accompagner le Gabon dans sa quête d’une stabilité macroéconomique et lui permettra de mettre en œuvre des politiques budgétaires prudentes et de parvenir à un équilibre durable de sa balance des paiements. Il vient soutenir les objectifs de reprise de l’économie du pays à moyen terme.
Le feu vert de l’exécutif du FMI s’accompagnera d’un déboursement immédiat de 98,8 millions $, le reste du montant devant être versé par tranches semestrielles.
Commentant cet accord, Mitsuhiro Furasawa (photo), directeur général adjoint du FMI, a affirmé: «Le Gabon connaît actuellement des défis macroéconomiques, en raison de la chute brutale des cours des hydrocarbures. La croissance a reculé et les tampons fiscaux et externes se sont dégradés dans un contexte où la dette publique a augmenté. Le programme économique des autorités, que le FMI accompagne, s’applique à résoudre ces grands déséquilibres, tout en mettant en œuvre des réformes fiscales structurelles. Ces mesures permettront d’améliorer l’efficacité des dépenses publiques et la transparence dans leur suivi tout en contribuant à la diversification de l’économie et la stabilité du secteur financier national».
Si le FMI estime que les risques de ralentissement de l’activité économique sont élevés sur le court terme, l’institution exprime également sa confiance dans les mesures adoptées par l’exécutif gabonais, qu’il qualifie «d’adéquates». Il rassure également quant aux perspectives à moyen terme du pays, qui sont positives «à condition que les politiques prévues dans le cadre de l’arrangement soient rigoureusement mises en œuvre».
Il s’agira donc, pour le Gabon, de maintenir ses dépenses publiques à leur niveau actuel, de poursuivre la mobilisation de ressources non pétrolières, notamment via l’amélioration de l’administration fiscale et la rationalisation des exemptions de taxe. Il faudra également que le pays fasse des efforts dans la gestion de ses ressources pétrolières.
Concrètement, le Fonds s’attend à l’adoption d’une stratégie d’aide aux trois banques publiques en difficulté et au renforcement du cadre de supervision de l’activité des banques commerciales. Le Gabon devra également concentrer ses efforts sur l’amélioration du climat des affaires, notamment sur les points de la création d’entreprise, de la délivrance des permis de construire, de l’enregistrement des propriétés foncières, du paiement des impôts et de la facilitation de l’exécution des contrats. L’objectif visé par le FMI est une réduction du déficit total du pays à 4,6% du PIB en 2017 contre 6,6% en 2016.
Au Gabon, l’année 2016 a été marquée par le recul de la croissance qui a chuté de 3,9% en 2015 à 2,1%. Le compte courant est passé d’un excédent d’environ 14% entre 2010 et 2014 à un déficit de 10% en 2016 et l’inflation a atteint 2%. Selon les perspectives du Fonds, le pays peut retrouver à moyen terme son niveau de croissance d’avant la chute des cours du pétrole (entre 4% et 5%) si les bonnes décisions sont prises.
Avec agenceecofin