Les économistes s’inquiètent des nouvelles menaces pesant sur le secteur. Aux Etats-Unis ou en Chine, la dette est de nouveau au plus haut. L’histoire pourrait encore mal finir.
Dix ans après l’éclatement de la crise financière et tandis que la reprise se raffermit enfin en Europe, les mesures prises pour renforcer la solidité des banques européennes, celles pour sécuriser la stabilité financière et corriger les déséquilibres de la zone euro mettent-elles le Vieux Continent à l’abri d’un nouveau cataclysme ?
« On a fait en sorte qu’en cas d’épidémie, celle-ci se transmette plus difficilement, et que chaque organisme soit plus résistant à la maladie, mais il y aura toujours des germes que l’on ne connaît pas, expliquait Benoît Cœuré, dans Le Monde, jeudi 6 juillet. La prochaine crise, on ne l’aura pas prévue. » Or plusieurs menaces pointent à l’horizon.
Donald Trump fait de la déréglementation sa priorité
Depuis l’élection de Donald Trump, la nouvelle administration américaine n’a qu’une hâte : revenir sur la loi Dodd-Frank. Ce texte voté en 2010 est accusé d’avoir été trop loin dans son objectif d’éviter un désastre comparable à celui de 2008, en bridant excessivement les banques et par là même l’économie des Etats-Unis, notamment en restreignant le crédit.
Mais si la finalité est claire, les modalités de son démantèlement ne s’annoncent pas aussi simples que ce qu’a pu laisser penser le décret signé le 3 février par M. Trump. En effet, plusieurs projets sont en concurrence.
Ainsi, la majorité républicaine à la Chambre des représentants a pris les devants en adoptant, le 8 juin, un texte très offensif, mais qui a peu de chance d’être voté par le Sénat. Les républicains ont en effet besoin de l’appui des démocrates, qui semblent peu enclins à revenir sur l’une des réformes emblématiques de Barack Obama.
Baptisé « Financial Choice Act », ce projet veut d’abord supprimer la règle Volcker, qui interdit aux banques de spéculer pour leur propre compte. Il s’agit aussi de rogner les pouvoirs du bureau de protection des consommateurs, dont le rôle est d’indemniser…
Avec lemonde