Le Premier ministre français Edouard Philippe a présenté vendredi plusieurs mesures destinées à renforcer l’attractivité de la place financière de Paris, qui espère tirer profit de l’impact du Brexit sur la capitale boursière européenne, Londres.
Parmi celles-ci, plusieurs touchent au cadre fiscal: une extension prévue en 2018 de la taxe sur les transactions financières (TFF) va être abrogée; la tranche supérieure de la “taxe sur les salaires”, pesant notamment sur les gros salaires du secteur financier, va être supprimée; enfin, les bonus parfois considérables du secteur financier seront eux exclus du calcul des indemnités de licenciement des employés “preneurs de risques” (traders, etc.).
La région Ile-de-France va également ouvrir trois lycées internationaux supplémentaires d’ici 2022, en plus des six actuels, selon cette présentation faite par le Premier ministre au siège de la Monnaie de Paris.
Autre mesure importante annoncée vendredi: le gouvernement lance le projet d’une nouvelle cour de justice, “une chambre commerciale internationale spécialisée dans ces contentieux à haute technicité juridique”.
Intégrée à la cour d’appel de Paris et située sur l’île de la Cité, cette chambre statuerait en appel des décisions rendues par le tribunal de commerce de Paris, selon le gouvernement.
Le chef du gouvernement avait annoncé lors de sa déclaration de politique générale mardi qu’il présenterait rapidement ces mesures aux côtés de la maire de Paris, la socialiste Anne Hidalgo, et de la présidente de région Ile-de-France Valérie Pécresse (Les Républicains, droite).
Le précédent exécutif socialiste avait déjà pris des mesures pour l’attractivité lors du quinquennat du président François Hollande, notamment de facilitation du retour des expatriés, la confirmation du chantier du “Charles De Gaulle Express” pour desservir l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle, ainsi qu’une baisse progressive du taux d’impôt sur les sociétés.
Mais ces mesures sont jugées “insuffisantes” dans un rapport sénatorial publiée le mois dernier pour combler le retard d’attractivité de Paris et bénéficier du Brexit, face à Francfort, Luxembourg ou Dublin.
En 2018, la TFF devait initialement être étendue aux transactions “infrajournalières” (“intraday”, dans le langage financier). Cette extension sera “supprimée”, a annoncé Edouard Philippe.
Le gouvernement a en revanche maintenu vendredi le taux de 0,3% de la TFF, quand le rapport sénatorial suggérait de la baisser à 0,2%.
Avec boursenews