La compagnie low cost Indigo a annoncé que son intérêt pour la compagnie nationale Air India qui va être mise en vente, était liée à la possibilité de lancer des vols low cost long-courriers.
Rahul Bhatia et Rakesh Gangwal, les deux fondateurs de la low cost indienne ont évoqué avec des investisseurs lors d’une conférence téléphonique « leurs plans potentiels concernant des vols internationaux long-courriers » et à la façon dont ils s’intéressent aux opérations internationales d’Air India et de sa filiale low cost Air India Express. Il restera à faire converger deux modèles radicalement opposés. Indigo est une pure low cost et ses fondateurs ont réaffirmé qu’elle continuera de l’être à l’avenir. Alors qu’Air India, en-dehors de sa filiale Air India Express, qui a enregistré près de 3 milliards de roupies de bénéfices en 2016 (40 millions d’euros), grâce notamment à ses liaisons entre les pays du Golfe et le sud de l’Inde, est une véritable compagnie traditionnelle avec des services complets et toute une gamme de classes (Première, Affaires et classes Economiques).
Reste aussi à connaître ce qu’il adviendra de la dette d’Air India et de savoir si l’Etat indien compte se séparer de toute participation dans Air India, ou si elle en conservera une partie. Toujours est-il que l’hypothèse d’une co-entreprise avec le gouvernement a été repoussée par IndiGo, qui considère que c’est une « proposition très très difficile » et qu’elle ne suivrait pas cette voie. Elle ne semble pas non plus intéressée par les autres actifs du groupe comme la maintenance, le charter ou l’hôtellerie.
Comme d’autres compagnies susceptibles d’être intéressées par Air India, IndiGo envisage de mettre dans sa nasse les précieux créneaux d’atterissage et de stationnement dans les aéroports du monde entier, y compris Londres Heathrow, l’aéroport John F. Kennedy à New York, l’aéroport de Narita à Tokyo et Sydney ou Melbourne en Australie.
Aujourd’hui IndiGo vole à l’international vers les seules destinations de Katmandou, Mascate, Doha, Singapour, Bangkok, Dubaï et Sharjah. Sa flotte se compose de 138 avions (116 A320 et 22 A320neo), mais elle attend encore notamment 388 A320neo et 20 A321neo (+ 50 ATR 72). Elle détient aujourd’hui 40 % de part de marché et a réalisé 226 millions d’euros de bénéfices sur l’exercice 2016-2017 pour un chiffre d’affaires de 2,6 milliards d’euros. Elle détient 40 % de parts de marché en Inde, loin devant ses concurrentes Jet Airways (18 %), Air India (14%) ou SpiceJet (13 %).
Avec airjournal