Le gouvernement camerounais a décidé de recenser toutes les cartes SIM en circulation sur le territoire pour renforcer les mesures de lutte contre Boko Haram. L’ensemble des opérateurs de téléphonie mobile ont jusqu’à la fin du mois d’août pour répertorier et enregistrer leurs clients.
Une puce c’est tout petit, mais ça peut faire du mal. C’est en tout cas le constat des autorités camerounaises qui ont exigé une opération d’identification de tous les usagers du téléphone mobile dans le pays.
Au Cameroun, environ 18 millions de puces sont en circulation sur une population d’environ 22 millions d’ahbitants. Un client peut acheter jusqu’à dix cartes SIM auprès des vendeurs de rues, sur présentation d’une carte d’identité, sans que celle-ci soit enregistrée ni que son numéro soit associé aux puces. Une pratique que le gouvernement camerounais s’est engagé à interdire.
“ Le laxisme volontaire ou non des opérateurs de téléphonie mobile nous amène à constater la vente de cartes SIM préactivés et non identifiées. Ces cartes SIM sont prisées par les malfaiteurs pour perpétrer des actes délictueux ou criminels”, a confié à Jeune Afrique Calvin Banga, directeur de la sécurité des réseaux et des systèmes d’information. Pour pouvoir mieux surveiller les projets d’attentats terroristes, les services de renseignement ont pourtant besoin d’informations sur les détenteurs de puces téléphoniques.
Dans un Cameroun où les raids de Boko Haram se sont intensifiés, les utilisateurs de téléphones portables vont donc devoir rapidement se faire enregistrer sous peine de voir leurs numéros suspendus.
Les procédures d’identification varient d’une compagnie à l’autre. Si Nextel demande à ses clients de se présenter dans leur agence munis de l’original de la carte d’identité, Orange permet l’enregistrement en ligne. Un code est délivré à chaque usager qui remplit des cases comprenant les noms, prénoms, date et lieu de naissance, le numéro et la ville de délivrance de sa carte d’identité.
Chez MTN, l’identification se fait sur présentation de la photocopie d’une pièce d’identité. Il peut s’agit d’une carte d’identité nationale, d’un passeport ou d’un permis de conduire.
Délai limité, un mal pour un bien…
Au Cameroun la dernière campagne d’enregistrement des clients remonte à 2011. Elle avait duré environ trois mois, alors que cette année elle ne dépassera pas un mois.
Selon l’Agence de régulation des télécommunications (ART), l’abonné qui ne se sera pas fait identifier avant la fin du mois de septembre verra sa ligne désactivé. Les responsables des opérateurs estiment ce délai très court. “ Le temps imparti avant la désactivation des numéros des retardataires reste très limité, mais nos clients sont conscients des enjeux de ces opérations”, a précisé Siméon Valentin Zinga. Et Frank, un des abonnés d’Orange de conclure : » Si ça peut contribuer à nous débarrasser de Boko Haram, on est prêt à tout! »
Avec jeuneafrique