Bruno Amoussou à la tête d’une délégation du Parti Social Démocrate PSD, était hier mardi à Klouékanmè et Djakotomey, à la faveur d’une tournée d’explications.
Accueilli dans les deux communes par des militants en liesse venus dire merci à leur président, Bruno Amoussou s’est livré à des révélations sur son ancien président, Emmanuel Golou. Lisez plutôt.
«… Je suis venu vous demander pardon. Et je vous expliquerai pourquoi je demande pardon. Je demande pardon parce-que je me suis entêté, je n’ai pas voulu écouter, suivre les conseils qui ont été donnés, et donc je porte une bonne part de responsabilité dans ce que le parti est entrain de vivre aujourd’hui. Je n’ai pas écouté parce-que dès le départ, si nous avions décidé en 2000 d’introduire dans le bureau quelques jeunes et que j’ai insisté pour que Emmanuel Golou devienne le secrétaire général du parti, cette décision a entraîné le départ d’un certain nombre de militants dont le secrétaire général sortant Dansou Félix, et d’autres. Je me suis entêté au moment des élections législatives parce-que pour faire d’Emmanuel Golou le député, je l’ai mis suppléant du député Hounkponou Jean-Claude de Bopa. C’est parce-que Hounkponou Jean-Claude a décidé de rester directeur général de la SONACOP que Golou Emmanuel est devenu député de la première législature. Ainsi, les amis de Bopa s’étaient révoltés.
En cela je remercie le président Nago Mathurin ainsi que Jean-Claude Hounkponou lui-même, qui m’avaient aidé à l’époque à calmer les ardeurs parce-que les populations de Bopa ne comprenaient pas pourquoi un député devrait être originaire de Klouékanmè. C’est pour ça que je leur demande PARDON. En 2000, lorsque nous avons remanié le bureau et que j’ai estimé qu’il fallait introduire quelques jeunes et de nouvelles têtes, j’ai fait ce que j’ai fait et cela a entraîné des remous. Lorsque j’avais décidé de prendre en dehors du bureau quelqu’un pour en faire ministre de l’énergie, les membres du bureau s’étaient révoltés et nous avons enregistré la démission de Codjia Nestor, le trésorier général du parti, de notre camarde Valentin et d’autres qui n’ont pas accepté la décision qui a été prise de mettre comme ministre quelqu’un qui n’est pas du Bureau. On l’a fait. Et aujourd’hui je suis obligé de demander PARDON à tous ceux là. Puisque le résultat est là maintenant. Je demande Pardon à la population de Klouékanmè et en particulier à kognon Sogadji. Je leur demande pardon parce-que j’ai essayé une nuit entière entre lui et kangni président d’honneur de la session de Klouékanmè, nous avons passé une nuit avec Kangni parce que je voulais mettre Golou Emmanuel comme titulaire pour les élections législatives. Kangni et Kognon se sont opposés fermement.
La cause des faibles scores enregistrés dans la localité en 2011
Sur la demande insistante, on a mis Dedin Adolphe comme titulaire et Golou comme suppléant. La législature suivante, j’ai inversé les choses, ce qui a entraîné à Klouékanmè de grandes difficultés. Comme vous le savez, en 2011 lors des législatives, nous avons connu les scores les plus faibles. C’était parce-que toutes les sections et sous sections de Klouékanmè se sont réunies pour passer par vote au choix du réel candidat de Klouékanmè aux élections législatives. 10 ont porté leur choix sur Golou Emmanuel et 19 ont voté pour Gérard Gbénonci. J’ai supplié Gérard Gbénonci de laisser tomber en lui promettant la titularisation à la législative suivant. Je le remercie aujourd’hui d’avoir accepté en 2011, bien qu’ayant une large majorité dans les structures du parti, d’avoir accepté de s’effacer pour que je puisse mettre Golou Emmanuel comme titulaire. C’est cela qui a fait que en 2015, lorsque j’ai demandé à chaque responsable d’aller réunir les membres du parti pour désigner les candidats, à l’unanimité sous la présidence du président Golou, vous avez rejeté sa candidature au profit de Gérard Gbénonci pour une deuxième fois. Et je ne suis pas venu vous supplier de changer cette fois ci. J’ai accepté car vous l’avez fait à l’unanimité de toutes les sous-sections.
La seule chose que j’ai faite, c’est d’organiser une réunion à Djakotomey pour faire comprendre que c’est lui même qui a refusé d’aller aux élections pour promouvoir les jeunes. Raison pour laquelle il n’est pas candidat. C’est parce que je ne voulais dire la vérité au sujet de ce qui s’est passé à Klouékanmè. Vous ne savez rien de ceux qui ont refusé la candidature de Golou, et vous dites que cette fois-ci vous allez me désobéir. J’ai reçu des délégations qui m’ont rappelé mes propos du passé par rapport à la candidature de Gérard Gbénonci, mise en veilleuse depuis prêt de 4ans. J’ai accepté et nous sommes partis aux élections. Ce que j’ai fait pour couvrir un peu sans exposer certains faits, je viens de vous le dire. Et je remercie toutes les sous-sections, car jusqu’à présent personne n’a révélé ce qui s’est passé en réalité lors de cette réunion de Klouékanmè. Je ne suis pas intervenu parce que ça faisait plusieurs fois que je fais cet exercice à chaque législature. En 2011 vous m’avez envoyé un message fort lorsque j’ai osé la candidature de Golou, ce qui vous a conduit à voter pour Gabriel Tossou…
Amoussou demande à ceux qui avaient claqué la porte de revenir au bercail
J’ai compris qu’il ne faut pas récidiver. Il ne faut pas croire que tout ce dont nous parlons aujourd’hui sont des choses inédites. Depuis l’origine jusqu’aujourd’hui nous avons des difficultés. C’est pour ça qu’en signe de pardon nous allons observer une minute de silence en la mémoire d’un certain nombre de notables avec qui nous avons travaillé ici, à qui nous avons imposé des lignes qui n’étaient pas celles de la population. Je veux à cette occasion avoir une pensée vers eux et leur demander pardon. Je veux ainsi parler de tous les grands responsables avec qui nous avons commencé cette aventure. Chaque fois Klouékanmè nous met en garde et refuse nos choix. Je demande à tous ceux qui ne s’étaient plus retrouvés à un moment donné dans nos décisions et qui sont partis de revenir, car une ère nouvelle s’ouvre au sein du parti. Revenez! J’en ai vu certains parmi nous ce matin. Je leur souhaite bonne arrivée car ils sont de retour. La gouvernance d’un parti n’est pas la gouvernance d’une entreprise. Je vous ai fait ces rappels pour que vous sachiez que l’origine de ce qui se passe aujourd’hui n’a rien avoir avec le régime d’aujourd’hui. Il y a des faits qui datent de 1991 faisant allusion de la suppléance de Bopa. La désignation de ministre est un fait de 1996. Et lorsque je vous parle des difficultés au sein du Bureau, j’en viens à l’an 2000. Cela n’a rien à avoir avec tout ce qui se passe aujourd’hui. Et comme la population est jeune, ceux qui n’ont rien suivi et qui n’en connaissent rien se promènent de télévision en télévision, de Radio en Radio, pour raconter des inepties, des bêtises, des turpitudes. Je manquerais à mon devoir si je ne partageais avec vous ces informations. Notre parti a beaucoup souffert. Ceux qui parlent du plus petit diviseur du parti ont quelque part raison. Notre parti a démarré en 90 et au bout de deux mois il a eu des ramifications dans tous les coins du pays. Ce qui est important c’est de retracer le cheminement de notre parti à toute la population béninoise.
Il revient sur sa démission en 2012
J’ai effectivement démissionné trois fois avant que cela ne puisque se faire. Au congrès de 2009, les militants ont proposé de faire et j’ai ensuite organisé un congrès extraordinaire en 2011, mais nous n’avons pas pu le faire. C’est à ce congrès que nous avons décidé que si le président démissionne, c’est le premier vice-président qui devient président. Et c’est ce que j’ai fait en 2012, en démissionnant pour que le vice président que je n’arrivais pas à faire élire au congrès puisse devenir président. Le premier congrès de confirmation a été celui de 2015. Dieu seul sait les peines que nous nous sommes données pour arriver à constituer un bureau. Et le congrès n’a fait que ça : on n’a adopté aucun texte, aucun statut, aucun règlement intérieur nouveau. Les statuts et règlements intérieur en vigueur sont ceux de 2011, parce-que en 2015 il n’y a eu aucun vote, aucune décision pour modifier les textes. C’est ça la vérité. Les gens cherchaient à créer de nouveaux statuts. Vous comprenez pourquoi ils ont des difficultés à le faire, le congrès n’a pas adopté de nouveaux statuts et vous voulez en créer. Vous sortez ce que vous imaginer. C’est de la tricherie, c’est de la fraude. Et si je me tais sur ça j’en serai complice. Je serai accusé dans ma tombe de malversations et de fraude. Je ne pourrai jamais reposer en paix. C’est pour ça que j’ai refusé de faire. Et si je m’entête à réparer ce qui s’est passé, c’est parce-que le récit que je viens de vous faire montre véritablement la grande responsabilité qui est la mienne d’avoir eu en 1991 l’idée de créer ce chemin par le biais de Bopa. Avec tous ces rôles joués dans la scène, je suis obligé de demander pardon. A cet effet, je dois tout faire pour réparer le tort que j’ai causé au parti et aux populations. C’est ça que je m’engage de vous dire. Quelques soient les décisions de justices et autres, il y’a la décision politique, il y’a la décision divine, il y’a la décision qui correspond à la réalité du terrain. Et cette décision là c’est celle qui nous a amené ici aujourd’hui, malgré toutes les invitations à ne pas assister à cette rencontre. Vous êtes là et je vous en remercie. >>.
Avec lanouvelletribune