Lors d’une conférence de presse à Dakar il y a un mois, le ministre des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye, évoquait un risque réel de déstabilisation dans le pays. Ministre qui, face à la presse, refusait de donner plus de détails, d’être plus précis, mais confirmait néanmoins que cette menace venait de l’extérieur. Visiblement, les services de renseignement qui suivent ce dossier sensible poursuivent leurs recherches et s’intéressent à la présence supposée de soldats fidèles au président Jammeh dans différents pays de la zone.
Si la presse locale, notamment le quotidien l’EnQuête+, évoque dans son édition du jour une source ministérielle gambienne, ces informations sur de potentielles menaces sont en tout cas diffusées dans un document de l’armée sénégalaise.
Une note confidentielle, consultée par RFI, titrée « Menaces de déstabilisation sur la Gambie », datée du 27 juin et dans laquelle il est bien indiqué que « ces informations parvenues à l’état-major ne sont pas recoupées, ne sont pas confirmées, mais méritent d’être prises au sérieux ».
La présence possible de déserteurs de l’armée gambienne, fidèles à l’ex-président Yayha Jammeh, notamment de « jungullers », des escadrons de la mort, est évoquée dans trois pays : Mauritanie, Guinée Conakry et Guinée-Bissau. Des déserteurs qui n’auraient qu’un seul objectif : déstabiliser la Gambie.
Des noms de généraux sont également cités dans cette note confidentielle. Des missions de deux généraux, qui géraient la garde républicaine et la sécurité du palais présidentiel, sont également évoquées dans les deux Guinée. « Nous savons que Jammeh depuis Malabo ne restent pas les bras croisés », indique une source sécuritaire sénégalaise qui poursuit : « Nous sommes extrêmement vigilants ».
Note dans laquelle l’état-major appelle les forces sur le terrain à vérifier, à confirmer ou infirmer toutes ces informations et à adopter une posture de vigilance vis-à-vis « de cette menace qui ne vise pas que la Gambie ».
Avec RFI