Après la Renaissance du Bénin le parti de l’ancien chef d’Etat Nicéphore Soglo, c’est au tour du PSD de Bruno Amoussou de connaître tourments et dissensions. L’actuel président du Parti social-démocrate Emmanuel Golou, qui est actuellement Président du Comité Afrique de l’Internationale socialiste, a été destitué la semaine dernière. Le congrès extraordinaire du parti qui devait se tenir ce week-end a été interdit par la justice pour risque de troubles à l’ordre public.
Bruno Amoussou est une figure qui compte au Bénin. En 2012, il avait transmis les rênes de son parti à Emmanuel Golou, compagnon de lutte depuis un quart de siècle. Mais lors de la dernière présidentielle, Emmanuel Golou s’est rangé dans le camp de Sébastien Ajavon alors que Bruno Amoussou a choisi Patrice Talon. Aujourd’hui, l’ancien président de l’Assemblée nationale veut reprendre son parti en main et voilà Emmanuel Golou accusé de gérer le parti comme son entreprise personnelle, de manière autocratique et dans l’opacité.
Lundi dernier, le conseil national du Parti a destitué Emmanuel Golou qui a aussitôt convoqué en réponse un congrès extraordinaire, congrès interdit à la demande du camp adverse. La justice doit trancher le contentieux au fond d’ici la fin de la semaine. Un proche d’Emmanuel Golou ironise : « ce qui arrive au PDS est apparemment de saison ».
Pour le politologue Gilles Gohy « ce sont des jeux de positionnement en vue des législatives qui auront lieu dans 2 ans ». « Les grands partis traditionnels qui se sont discrédités pendant la présidentielle, ont besoin de renouvellement et le président Patrice Talon a intérêt à les contrôler ». Puis d’ajouter : « ceux qui s’opposent au chef de l’Etat doivent savoir qu’ils s’exposent ».
Avec RFI