En Afrique du Sud, depuis ce 30 juin, la 5e conférence politique du parti ANC, le Congrès national africain, se poursuit avec son lot de désaccords et de tentatives d’unité. Cette rencontre a pour but de discuter de l’état de santé du parti, l’occasion d’aborder une série de thèmes liés à l’économie du pays et aux challenges à relever. Embourbé dans les affaires, l’ANC tente de garder la face.
L’ANC d’aujourd’hui n’est plus l’ANC de Mandela, a déclaré Gwede Mantashe, le secrétaire général du parti, devant un parterre de délégués réunis pour une conférence qui va durer jusqu’à mercredi dans un centre d’exposition à Johannesburg.
Dès l’ouverture de la rencontre, Mantashe n’y est pas allé par quatre chemins et a provoqué la colère de la ligue des jeunesses ANC, en dévoilant notamment son rapport de diagnostic, un compte rendu dans lequel il exprime le mécontentement des gens face aux nombreux scandales qui poursuivent la formation politique au pouvoir : corruption, mainmise de la famille Gupta dans les affaires de l’Etat, remaniement du cabinet ministériel ou encore scandale dans la rénovation de la propriété du président Jacob Zuma, des affaires dans lesquelles le chef de l’Etat est systématiquement impliqué, toujours selon ce rapport de diagnostic, le soutien du peuple à l’égard du parti est en déclin progressif.
Au sein du camp, les réactions ne se sont pas fait attendre, Collen Maine, le président de la ligue des jeunesses ANC, a exprimé son ressentiment après de telles déclarations, expliquant que les gens ne pouvaient pas être malheureux parce que Zuma n’est pas l’ANC. A propos de l’intéressé, le leader du pays s’est exprimé devant ses pairs vendredi 30 juin. Il a insisté sur l’importance de l’unité comme fil conducteur, des propos relayés par plusieurs délégués.
Ce bilan de santé d’une formation politique fragilisée précède la grande conférence du parti qui aura lieu en décembre prochain et qui va désigner le futur chef de l’ANC, en attendant les prochaines élections générales de 2019.
Avec RFI