Mercredi soir 28 juin à Washington, le Conseil d’administration du FMI a accordé le décaissement de la 2e tranche de la Facilité élargie de crédit, le principal outil dont dispose l’institution mondiale pour apporter un soutien à moyen terme aux pays à faibles revenus. Une bonne nouvelle, d’après les décideurs du pays qui voient dans ce prêt à taux zéro la récompense des efforts fournis ces derniers mois pour limiter la casse au sein des sociétés d’Etat endettées jusqu’au cou et la possibilité d’avancer plus sereinement vers la stabilité économique du pays.
En juillet 2016, le FMI approuvait une aide sur 3 ans de 305 millions de dollars à Madagascar au titre de la Facilité élargie de crédit. La deuxième tranche, 86 millions de dollars, vient donc d’être accordée à l’Etat malgache : un montant quasi deux fois supérieur à ce qui était prévu, censé couvrir les dégâts causés par la sécheresse et le cyclone Enawo.
« C’est une très bonne nouvelle puisque ça veut dire qu’on va pouvoir poursuivre le programme qui vise à redresser l’économie de Madagascar, se félicite Gervais Rakotoarimanana, ministre des Finances. Avec cette approbation de ce fonds, c’est sûr que les autres bailleurs de fonds vont emboîter le pas. »
40% de ce crédit à taux zéro ira directement dans les caisses de la Banque centrale pour financer la balance des paiements. Les 60% restant seront affectés au Trésor public pour la réhabilitation des dégâts cycloniques et pour soutenir la Jirama, la compagnie nationale d’eau et d’électricité lourdement endettée, et sous perfusion d’aides de l’Etat depuis plus de 10 ans : « Concernant la Jirama, on a augmenté la subvention de 200 milliards d’ariary (60 millions d’euros). Il appartient maintenant à la Jirama de faire des efforts et de prendre des mesures nécessaires pour redresser sa situation financière, en augmentant les recettes puis en réduisant son coût. »
Au 1er juillet, les tarifs « moyenne tension » qui concernent les entreprises augmenteront donc. Un premier pas pour tenter de combler le déficit. Parallèlement, Madagascar aura 10 ans pour rembourser ce nouveau prêt. Chez les citoyens, des voix s’élèvent déjà pour contester cette aide considérée comme un énième cadeau empoisonné.
Avec RFI