Les deux constructeurs automobiles ont confirmé qu’ils augmenteraient les commandes et vont également investir dans ce site menacé de liquidation, a annoncé Bercy. Ce qui doit permettre au repreneur, GMD, de finaliser son offre avant l’audience du tribunal de commerce du 30 juin.
PSA et Renault vont apporter une petite bouffée d’oxygène à GM&S. Les constructeurs automobiles ont confirmé le montant des commandes promises pour pérenniser le site de l’équipementier automobile, menacé de liquidation, et ont prévu d’y investir 10 millions d’euros, a annoncé mardi soir le ministère de l’Economie après une réunion de crise à Paris.
Les discussions qui se sont tenues à Bercy entre des syndicalistes et le secrétaire d’État au ministère de l’Économie Benjamin Griveaux se sont prolongées dans le bureau du ministre Bruno Le Maire pendant 45 minutes jusqu’à près de minuit, a indiqué à l’AFP un porte-parole du ministre.
Selon le communiqué diffusé ensuite par le ministère, après des entretiens lundi et mardi avec Bruno Le Maire, “Carlos Ghosn et Carlos Tavares ont confirmé le montant de commandes sur lequel ils s’étaient engagés lors des précédents entretiens, soit respectivement 12 millions d’euros annuels pour PSA et 10 millions d’euros annuels pour Renault”.
Moderniser le site
Les deux groupes ont en outre annoncé leur “intention d’investir à hauteur de 10 millions d’euros pour la modernisation du site et le financement de nouveaux outillages spécifiques à partir de 2018”, selon le communiqué de Bercy.
De l’avis du ministère, “ces nouveaux éléments doivent permettre à l’entreprise GMD, unique potentiel repreneur identifié à ce stade, de finaliser son offre dans la perspective de l’audience du tribunal de commerce de Poitiers du vendredi 30 juin”.
Le ministre Bruno Le Maire s’est également entretenu par téléphone avec Alain Rousset, président de la région Nouvelle Aquitaine et ils sont tombés d’accord pour continuer d'”accompagner la restructuration du site après les décisions déjà prises en commun sur la dépollution du site et sur les loyers des bâtiments industriels”.
Pas de prolongation de la période d’observation
Un des quatre délégués CGT qui participaient aux discussions à Paris, Patrick Brun, avait annoncé une reprise des négociations vers 21H00 après une suspension en fin d’après-midi.
Une réunion de la cellule de crise créée par les autorités avait été organisée en début d’après-midi à Paris, au ministère de l’Économie, avec les constructeurs automobiles clients de GM&S, Peugeot PSA et Renault, ainsi que les syndicats CGT et FO, mais elle s’était terminée en début de soirée sans résultat tangible.
Selon un autre délégué CGT présent à Bercy, Vincent Labrousse, lors des discussions, Benjamin Griveaux a dit “qu’il n’y aurait pas de prolongation de la période d’observation”, laquelle s’achève vendredi 30 juin.
Des feux allumés sur le site
Le repreneur potentiel GMD “s’est engagé sur 10 millions d’investissement sur le site” mais refuse de verser des indemnités de licenciement supra-légales, a dénoncé le responsable de la CGT. Selon lui, c’est “du chantage”: “Rien n’est sorti de la cellule de crise, c’est inadmissible et indigne”. “On a été à l’écoute, force de propositions et on se retrouve face à un mur”, a-t-il affirmé.
Devant cette absence d’avancée, sur le site de GM&S Industry, à La Souterraine (Creuse), des ouvriers contenaient dans des bennes des feux allumés avec des pneus, des palettes et des cartons, près des machines, pour éviter leur propagation, a constaté une correspondante de l’AFP.
Le tribunal de commerce de Poitiers doit rendre vendredi sa décision sur le sort de GM&S Industry avec l’examen de l’offre de reprise de l’emboutisseur stéphanois GMD. Ce dernier a exprimé son intérêt pour l’équipementier creusois mais n’avait toujours pas déposé d’offre en bonne et due forme lundi et GM&S risque en conséquence la liquidation judiciaire.
GM&S, emboutisseur/soudeur/assembleur de La Souterraine, deuxième employeur privé de la Creuse avec 277 salariés, a déjà passé six mois en redressement judiciaire, et traverse son troisième redressement judiciaire en huit ans.
Avec AFP