Le conseil d’administration du FMI vient d’approuver le prolongement d’une année de son programme de soutien aux politiques et aux réformes économiques du Sénégal. La décision fait suite à la demande des autorités sénégalaises qui entendent ainsi poursuivre leur objectif de croissance forte et inclusive à travers de nouveaux projets d’infrastructures et d’amélioration du climat des affaires en vue d’attirer plus d’investissements.
L’arrangement entre le FMI et le Sénégal dans le cadre du soutien au Plan Sénégal émergent (PSE) se poursuit. Le conseil d’administration du fonds vient en effet d’approuver, ce lundi 26 juin, la demande des autorités sénégalaises pour une prolongation d’un an de l’accord au titre du programme de soutien aux politiques économiques, un instrument du Fonds destiné à aider les pays bénéficiaires d’élaborer des programmes économiques efficaces et susceptibles de bénéficier de l’appui financier des partenaires bilatéraux et multilatéraux à travers des partenariats d’investissements. Le Sénégal a bénéficié du programme le 24 juin 2015 pour deux années et au terme de la quatrième et dernière revue d’évaluation, le pays a sollicité sa prolongation d’une année.
C’est dans ce cadre que s’inscrit la décision du FMI afin de permettre notamment au Sénégal de poursuivre la mise en œuvre des politiques économiques et des réformes structurelles jugées nécessaires pour maintenir une forte croissance et une consolidation budgétaire continue afin notamment de répondre aux critères budgétaires régionaux. Le FMI a relevé avec satisfaction que dans le cadre du Plan Sénégal Émergent (PSE), la croissance du pays a progressivement augmenté à 6,7 % en 2016, alors que l’inflation est restée faible et le déficit budgétaire ramenée à 4,2% du PIB à la même période. « L’instrument d’appui aux politiques avec le Sénégal a soutenu les efforts de réforme des autorités pour accroître la croissance tout en préservant la stabilité économique » a noté le FMI qui s’est également réjoui du fait que le Sénégal devrait répondre dès cette année aux critères de convergence de l’Union économique et monétaire des Etats de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA) en matière de réduction du déficit, lequel est de 3% du PIB à l’horizon 2018. Avec donc un an d’avance pour le Sénégal à condition toutefois que le pays poursuive la mise en œuvre des réformes élaborées dans le cadre du PSE.
Feuille de route pour des réformes supplémentaires
Les résultats jusque-là obtenu dans le cadre du PSE sont donc satisfaisants. Toutefois, il reste beaucoup à faire pour atteindre les objectifs fixés et ainsi maintenir une croissance élevée tout en réduisant à long terme le niveau de pauvreté. Dans ce cadre, les autorités se sont engagées à entreprendre d’autres réformes pour faciliter l’investissement privé. « Cela nécessite la mise en œuvre de projets d’infrastructure de haute qualité, le renforcement de l’environnement des efforts grâce à des efforts continus pour réduire les coûts de l’énergie, l’amélioration de la gouvernance ainsi que la mise en œuvre de réformes judiciaires et foncières » liste le FMI. A titre d’exemple, une zone économique spéciale (SEZ) dotée de normes élevées de gouvernance économique et de faibles taux d’imposition pourrait servir de catalyseur pour attirer des investissements privés élevés selon le Fonds. « Les autorités ont mis en place des réformes budgétaires importantes pour soutenir la consolidation continue tout en augmentant l’investissement public. Cela a été réalisé grâce au confinement de la consommation publique, y compris la masse salariale » relève le FMI. Afin de créer un espace budgétaire supplémentaire pour les dépenses d’infrastructure nécessaires, les autorités se sont également engagées à accroître leurs revenus fiscaux à travers une réforme de l’administration, un élargissement de l’assiette et une réduction des exonérations fiscales.
Le soutien du FMI au Sénégal vise également à contenir tout risque d’explosion de la dette sénégalaise. « Les autorités reconnaissent l’importance de renforcer la gestion de la dette pour soutenir la viabilité budgétaire. Cela nécessite des réformes pour remédier aux faiblesses des opérations du Trésor, contenir les besoins de financement supplémentaires des retraités de la fonction publique et améliorer la gestion des finances publiques » précise la même source.
Dans l’ensemble, le Fonds a estimé que les perspectives économiques du Sénégal sont globalement positives et les risques restent gérables. Toutefois, « pour améliorer les perspectives de croissance, il est important de renforcer la mise en œuvre des réformes visant à améliorer la qualité de l’investissement public et à promouvoir l’investissement privé ».
Avec latribuneafrique