L’audience de quarante-cinq minutes qu’Emmanuel Macron a accordée le 11 juin à Alassane Dramane Ouattara (ADO) a été courtoise et professionnelle, mais sans effusion. Le chef de l’État ivoirien en est ressorti satisfait, même s’il n’a pas eu un tête-à-tête avec le président français, contrairement au Sénégalais Macky Sall, reçu, lui, le lendemain.
Premier sujet abordé, un mois après les dernières mutineries : la coopération militaire, que Macron s’est engagé à renforcer. La France poursuivra la formation des sous-officiers de l’armée ivoirienne, de concert avec le Maroc. Et appuiera la réforme de la sécurité, en détachant des coopérants et des experts.
Sur le plan économique, Emmanuel Macron a réaffirmé la volonté de la France de financer le projet de métro d’Abidjan (pour 1,2 milliard d’euros). Mais en matière budgétaire, alors qu’ADO espérait une annulation de la dette ivoirienne et une aide de 300 millions d’euros, la France entend n’en accorder que 35, assortis de la signature d’un troisième contrat de désendettement et de développement (C2D), le deuxième arrivant à échéance en 2020.
Malgré le succès de l’Eurobond, la Côte d’Ivoire a d’énormes besoins de financement. La question sera débattue en juillet à Abidjan, où est attendue une mission conjointe du Trésor français, de l’AFD et du ministère des Affaires étrangères. Le président Macron, qui assistera au sommet UE-Afrique, à Abidjan, les 29 et 30 novembre, fera une visite d’État en Côte d’Ivoire en 2018. Le maintien de l’ambassadeur Georges Serre n’a pas été évoqué, alors qu’ADO ne cache pas son désir de voir ce dernier rester en poste jusqu’en 2020.
Avec jeuneafrique