L’équipe nationale de football de Côte d’Ivoire traverse une crise comme elle n’en a pas connu depuis des années. En cause, les relations du nouveau coach, le Belge Marc Wilmots, avec certains cadres des Éléphants.
Les deux dernières sorties des « Éléphants » avec le nouveau sélectionneur belge Marc Wilmots ont eu un goût amer pour les Ivoiriens. Pourtant classée parmi les meilleures nations du football africain, les joueurs de l’équipe nationale ont enregistré deux défaites : un score de 5 à 0 en amical contre les Pays-Bas à Rotterdam, et de 3 à 2 contre le petit poucet guinéen à Bouaké, en match de qualification pour la prochaine Coupe d’Afrique des nations (CAN 2019) au Cameroun.
Les Ivoiriens auront encaissé huit buts et n’en auront marqué que deux. Une équipe sans âme, qui ne respecte pas les consignes du coach : tel est le nouveau visage hideux de la sélection ivoirienne. Des contre-performances qui sont la conséquence d’un grand malaise dans les vestiaires entre le nouveau sélectionneur et certains de ses joueurs dont des cadres, tel Serey Dié, qui évolue au club suisse de Bâle, ex-capitaine de la sélection qui a perdu le brassard au profit du parisien Serge Aurier.
« Enfants gâtés »
« Ça ressemble à du sabotage. Des joueurs se comportent en ‘enfants gâtés’ qui cassent tout, pour une friandise refusée », confie un membre de l’encadrement. Le Belge est suspecté de faire la part belle aux binationaux qui viennent de rejoindre la sélection. Par exemple, pour le match contre les Pays Bas, le 4 juin à Rotterdam, le dossard numéro 10 qui était attribué à Gervhino, l’un des plus anciens et rescapés de la génération dorée des Didier Drogba, Zokora Didier, Yaya Touré, a été réaffecté au lyonnais Maxwel Cornet, qui n’en était qu’à sa première sélection.
Le coach n’a pas été élégant avec Serey Dié
« Le coach n’a pas été élégant avec Serey Dié, il avait déjà discuté avec lui lors du regroupement à Liège (Belgique) pour lui annoncer qu’il comptait lui confier le rôle d’encadrer les nouveaux et les jeunes en tant que capitaine. Mais, il a changé de discours, en nous annonçant un capitanat tournant avec Serge Aurier, Gervhino, Eric Bailly et Salomon Kalou », assure un joueur qui a requis l’anonymat.
Quand la polémique du brassard a éclaté, Marc Wilmotts s’est défendu en conférence de presse devant des journalistes à Bouaké, peu avant le match Côte d’Ivoire – Guinée. « À chaque match, le brassard reviendra au joueur qui a le plus de sélections parmi les onze entrants. Ce n’est pas le joueur ancien, assis sur le banc, qui sera capitaine s’il entre en jeu. À partir de là, je n’ai pas un capitaine fixe. J’ai plusieurs capitaines », avait il expliqué. Mais une fois qu’il a rejoint ses joueurs, le sélectionneur a laissé éclater sa colère au sujet de cette polémique qui, selon lui, empoisonne son travail.
Le précédent Yaya Touré – Didier Drogba
Il faut cependant se souvenir que le problème crucial du capitanat a toujours existé chez les Eléphants. Au Mondial brésilien de 2014, l’attribution du brassard à Yaya Touré, au détriment de Didier Drogba, avait créé de fortes tensions au sein des Éléphants, éliminés lamentablement dès le premier tour dans la poule C pourtant abordable avec le Japon, la Grèce et la Colombie. Marc Wilmots a jusqu’en août, avant le match de qualification pour la Coupe du monde 2018 en Russie, pour apaiser son vestiaire.
Avec jeuneafrique