Le lancement du très attendu nouveau transporteur ultra low cost de WestJet Airlines pourrait être repoussé au printemps 2018, a appris Les Affaires.
En entrevue, son président Gregg Saretsky a confirmé que le lancement de cette nouvelle filiale à très faible coût pourrait être retardé de plusieurs mois. Un contretemps, a-t-il indiqué, qui n’aurait par contre aucun lien direct avec la nouvelle offensive de syndicalisation de ses agents de bord.
Initialement envisagé pour la fin de 2017, le lancement du nouveau transporteur à très faible coût, dont le nom n’a pas encore été dévoilé, pourrait devoir être reporté de plusieurs mois, voire au-delà du premier trimestre de 2018.
Le président de WestJet (To., WJA) explique que la naissance du nouveau transporteur est conditionnelle à trois éléments : l’obtention d’un certificat d’exploitation aérienne de Transports Canada, l’obtention d’une licence de transport aérien de l’Office de transports du Canada, et la négociation avec les employés sur la façon dont l’entreprise entend fonctionner dans l’avenir.
«On croit que tout cela peut être fait d’ici la fin du premier trimestre de 2018, a répondu le président du deuxième transporteur en importance au pays, après Air Canada (To., AC). Ce n’est rien de nouveau, et aucun élément ne semble particulièrement problématique. Cela dit, il nous faut quand même prendre le temps que les choses se fassent.»
À terme, l’entreprise basée à Calgary opèrerait un total de trois entités distinctes: soit un transporteur à faible coût du nom de WestJet Airlines, un transporteur régional du nom de WestJet Encore, et un transporteur à très faible coût (connu sous l’acronyme ULCC chez les anglophones, pour ultra low cost carrier).
Nouvelle tentative de syndicalisation
Gregg Saretsky est formel ; la dernière tentative de syndicalisation des agents de bord de WestJet – leur quatrième depuis 2006 – ne présente pas un défi supplémentaire dans le contexte actuel. «Nous négocions avec nos employés, par le biais de leurs association, depuis 18 ans. (…) Avec les pilotes, nous avons signé quatre ententes de travail distinctes et deux ententes avec les agents de bord. Au final, qu’ils soient syndiqués ou non, ça ne change pas grand chose.»
Questionné sur le sujet, le président estime que ce n’est pas tant la syndicalisation qui pose problème dans une entreprise que ça rentabilité. À titre d’exemple, l’américaine Southwest Airlines opère avec des employés syndiqués depuis 42 ans, sans difficulté. De son côté, illustre-t-il, Air Canada, une entreprise aussi syndiquée, a dû composer avec plusieurs épisodes de relation de travail difficile.
« Au bout du compte, estime le président de WestJet, ce ne sont pas tant les syndicats d’employés qui compliquent les relations patronales-syndicales. Ce sont les problèmes de profitabilité des entreprises.»
Des agents de bord payés à commission
On ne connaît pas encore le nom que portera ce nouveau transporteur. Ce que l’on sait par contre est qu’elle opérera de manière indépendante de ses autres filiales, avec une flotte initiale de 10 Boeing 737-800.
Les pilotes de cette nouvel ultra low cost seraient communs à ceux que l’on retrouve sur les ailes de WestJet Airlines. À la différence des pilotes par contre, les agents de bord appartiendraient à une toute autre équipe et seraient régis par des contrats différents de leurs homologues de WestJet.
En outre, il est question qu’une part du salaire des agents de bord du nouveau transporteur soit «à commission», ou fixée selon le volume de vente de produits aux passagers pendant les heures de vol. Il s’agit là d’un régime bien connu dans l’industrie de l’ultra low cost. «Bref, nuance M. Saretsky, ce n’est pas parce que leurs conditions seront différentes que leurs salaires seront moindres.»
À la Bourse de Toronto, l’action de WestJet a baissé légèrement pour s’établir à 22,79$, peu avant 16 heures. Depuis le début de l’année, la valeur de son action a perdu 0,12$, l’équivalent de 0,52%.
À titre de comparaison, l’action d’Air Canada a progressé de 3,86$, ou de 28,24%, depuis le début de 2017. À quelques minutes de la fermeture des marchés, ce mardi 13 juin, son titre se négociait à 17,46$, en baisse de 0,40%.
Avec lesaffaires