Les relations entre le gouvernement tanzanien et Acacia Mining ne sont pas prêtes de s’améliorer. Suite à un nouvel audit commandé par l’Etat, la compagnie minière est accusée d’opération illégale, de revenus et d’exportations non déclarés ainsi que de non paiements d’impôts.
«Le comité a établi qu’Acacia Mining a mené ses opérations minières ici en Tanzanie contrairement à ce que prévoit la loi.», indique Nehemiah Osoro, président du comité.
L’enquête sur les exportations de minéraux au cours des 19 dernières années confirme les résultats d’un premier audit réalisé en mai dernier, qui accusait Acacia d’avoir 10 fois plus d’or dans ses conteneurs que le volume déclaré, ainsi que des minéraux non déclarés comme le fer et le souffre. Elle estime à des dizaines de milliards $ les dettes de la compagnie envers la Tanzanie.
Réagissant à la publication des nouveaux résultats, la compagnie, détenue majoritairement par le major aurifère Barrick Gold, a réfuté toutes les accusations. Elle a déclaré que la valeur de ses concentrés a été « surestimée » et qu’il est impossible de «concilier des résultats basés sur des données de plus de 20 ans».
«Nous réitérons que nous avons déclaré toute la valeur commerciale de notre production depuis le début de nos opérations en Tanzanie et nous avons payé tous les impôts et redevances appropriés sur l’ensemble des minéraux que nous produisons.», affirme la compagnie.
Détérioration des relations entre le gouvernement et Acacia Mining
Avec les nouveaux résultats d’audit, les relations entre l’Etat et le plus grand producteur d’or en Tanzanie, semblent se dégrader encore plus. Les deux parties étaient déjà en litige depuis l’embargo imposé, en mars dernier, par le gouvernement sur les exportations de minéraux bruts, décision qui coûte à la compagnie 15 millions $ par mois.
Alors que les discussions menées jusque-là pour résoudre le litige ont échoué, le nouveau conflit semble être voué au même sort. Le comité d’audit a, en effet, recommandé comme solutions le paiement des impôts et redevances, la renégociation des accords de développement minier à grande échelle et des intérêts du gouvernement dans les mines, et le maintien de l’embargo sur les exportations de minéraux.
Cependant, du côté d’Acacia, l’on ne voit pas les choses de cet œil. La société appelle à un nouvel audit «indépendant» pour élucider l’affaire. «Nous croyons que la société, et surtout la Tanzanie, serait mieux servie par une enquête indépendante et une levée de l’interdiction d’exportation jusqu’à ce que ce travail soit terminé.», déclare Acacia Mining.
Avec agenceecofin