Le secteur du cacao ghanéen semble bien mal au point, en témoigne les 2,2 milliards de dettes enregistrées par le régulateur en 2016. Une créance causée par la baisse de production en 2016 et la série de projets lancés lors de la même période dont les coûts n’ont pas été amortis.
Les effets de la conjoncture négative que traverse le marché du cacao continue à se faire ressentir chez les pays producteurs de cacao, notamment le Ghana. En témoigne, l’annonce faite par le Ghana Cacao Board sur la hausse de sa dette, qui a atteint 10 milliards de cédés (2,2 milliards de dollars). Une explosion des créances du régulateur qui s’explique par l’incapacité du secteur à atteindre les objectifs de production lors de la saison précédente.
Une situation aggravée par la baisse des prix qui pèse sur les recettes provenant de la récolte actuelle. Selon le Ghana Cacao Board (GCB), la production enregistrée lors de la saison 2015-2016 s’est établie à 778.000 tonnes métriques de fèves de cacao, alors que le seuil de production était fixé à 850.000 tonnes. Un déficit de production qui a sérieusement impacté le deuxième producteur mondial de cacao. Le régulateur estime même les pertes attendues pour la saison en cours à un milliard de dollars.
Les salaires des agriculteurs préservés
Le régulateur a également averti les autorités que les prix des contrats ont diminués de plus d’un tiers depuis mi-2016. Une conjoncture que la GCB, a essayé tant bien que mal d’éviter en multipliant les mesures. Le régulateur a également entrepris une série de projets en 2016, en espérant que les coûts seraient couverts par des estimations de production et de prix qui ne se sont pas concrétisés. Parallèlement, la structure a également vu ses dépenses propres dépasser les 150 millions de dollars lors de l’exercice précédent.
Bien que confronté à une baisse de prix de 6,4% cette année et à la hausse des dettes, la GCB exclut de réduire le salaire des agriculteurs. Une mesure qui a été maintenue malgré les prévisions d’offre excédentaire qui risquent de maintenir la baisse des prix. Du côté de l’exécutif, l’administration Nana Akufo-Addo qui est arrivée au pouvoir en janvier dernier, a laissé les coudées franches au régulateur se contentant de remplacer le patron du GCB et son équipe en janvier dernier. D’ailleurs, l’importance des créances du régulateur et le manque de liquidité dont pâtit le secteur pourraient déboucher sur des mouvements sociaux au Ghana.
Avec latribuneafrique