C’est une lapalissade de dire que l’état civil de Côte d’Ivoire, qui existe depuis 1964, est malade. Des experts nationaux et internationaux, au chevet de ce grand malade depuis quelque temps, ont, le mercredi 7 juin dernier, livré leur rapport de l’évaluation complémentaire et la stratégie nationale de l’état civil et de l’identification, à la salle de réunion du forum de l’Office national d’identification (Oni).
Le constat, selon Konaté Diakalidia, directeur général de l’Oni, est effarant. Il met à nu les faiblesses d’un système pas suffisamment fréquenté par les populations, qui n’est pas interopérable (ne peut communiquer avec d’autres systèmes d’identification).
C’est un système comportant beaucoup de fraudes, où les animateurs ne sont pas suffisamment formés. Il n’est pas informatisé et n’a pas non plus une base de données fiable. En outre, quatre millions de personnes sur les vingt-cinq millions que compte le pays risquent l’apatridie, parce que n’ayant pas de papier.
A en croire le 1er responsable de l’identification en Côte d’Ivoire, le comité interministériel qui implique quinze ministères chargés de ces questions, procédera à la validation de ce rapport, la semaine prochaine, afin qu’un nouveau mécanisme se mette en place, tout en renforçant l’ancrage institutionnel.
Les experts proposent qu’il y ait un mécanisme de coordination de l’ensemble des structures agissant dans le cadre de l’état civil et un organisme central de gestion de la question de l’état civil. Désormais donc, l’état civil ivoirien qui sera numérisé, prendra en compte les cas de naissance, de décès, de divorce et de mariage.
Pour les experts, un véritable travail est à faire en vue d’amener les populations à s’intéresser à leur état civil. Les agents de l’état civil doivent, par ailleurs, avoir un statut : le Corps des agents de l’état civil. Les experts suggèrent que ces agents prêtent serment devant une Cour.
L’objectif de ces réformes étant de faire de l’état civil ivoirien, un moyen de planification du développement avec toutes les garanties de sécurité au moment où le terrorisme étend ses tentacules partout, notamment en Afrique de l’ouest. Et sur la question, le directeur général de l’Oni est formel : ‘’le gouvernement nous demande d’aller vite’’.
Avec fratmat