Le rapport «Africa economic outlook 2017» vient d’annoncer pour Sao Tomé-et-Principe une prévision de croissance de 5,6%, cette année. Un taux déjà revu à la baisse pour 2018, puisque la dette publique, de plus en plus importante, freinerait l’engagement volontariste de l’Etat dans les investissements publics.
Belles perspectives pour l’économie de Sao Tomé-et-Principe. D’après l’édition 2017 de l’Africa economic outlook, un rapport conjoint de la BAD, de l’OCDE et du PNUD, l’économie de cet archipel du golfe de la Guinée devrait terminer cette année avec un taux de croissance de 5,6%. Cette performance sera portée par les investissements publics dans le tourisme et les projets d’infrastructure.
«L’investissement serait favorisé par la progression modérée de la demande dans la zone euro, premier partenaire commercial et touristique du pays. En effet, le secteur touristique représenterait une part de plus en plus importante dans l’économie (60 % des exportations totales) et les investissements dans ce secteur seraient soutenus par les dépenses publiques ainsi que l’accroissement des flux entrants d’IDE», explique le groupe français COFACE, spécialiste de l’assurance-crédit et des risques commerciaux.
Toujours d’après le groupe, les Santoméens pourraient aussi compter sur l’aide internationale. Celle-ci permettrait «également de redynamiser l’activité et de réduire le taux de pauvreté (66 %) grâce notamment au soutien de Taiwan et du Japon qui sont les principaux donateurs».
Mais cette forte dépendance vis-à-vis de l’aide publique est aussi un point faible, comme l’explique l’Africa economic outlook 2017. Ainsi, pour 2018, les instances économiques internationales prévoient une croissance de 5,4% en perte de 20 points de base. «La croissance devrait atteindre 5,6 % en 2017, puis 5,4 % en 2018, tirée principalement par les investissements étrangers directs dans la construction et le tourisme. La baisse de 0,2 point pour 2018 anticipe une légère diminution de l’aide financière», expliquent les rédacteurs du rapport.
Diversifier les recettes locales
Pour soutenir le rythme de croissance, c’est l’Etat qui devrait cette fois-ci se retourner vers le contribuable : «La mobilisation de ressources suffisantes à l’échelon national pour financer les dépenses de l’État présente un défi majeur que met en évidence l’encours élevé de la dette publique, estimé à 75 % du PIB en 2015. Le gouvernement envisage plusieurs réformes en 2017 dans le but de collecter davantage de recettes», note le rapport.
Ainsi, le gouvernement envisage, entre autres, une taxe de 25% sur les boissons alcoolisées locales, une réglementation du système de fracturation et la création d’un tribunal régional des impôts. Sur ce dernier point, le Code des impôts sera mis à jour dans le but d’y introduire une taxe sur la prestation de services pour les non-résidents.
Avec latribuneafrique