Si les risques liés à la surchauffe de l’immobilier dans certaines régions du pays et à l’endettement élevé des ménages se sont accentués, le système financier du pays «reste résilient», a soutenu le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, dans sa revue biannuelle du système financier.
L’embellie des conditions économiques du pays contribue à atténuer les risques croissants découlant de l’ébullition de l’immobilier notamment à Toronto et à Vancouver et à l’augmentation de l’endettement des ménages du pays, indique la Banque du Canada. Une bonne partie de la hausse du passif des ménages est liée aux prêts hypothécaires et aux marges des crédit hypothécaires des acheteurs de propriétés à Toronto et à Vancouver, a précisé M. Poloz en conférence de presse.
L’institution souligne que la «part des prêts hypothécaires non assurés va croissant, en particulier sur les marchés où les prix des logements sont élevés, et l’évolution des caractéristiques de ces prêts dénote un risque accru dans certains cas». Les emprunteurs amortissent non seulement leur prêt sur une plus longue période, mais ils ont recours à des sources autres que les prêteurs traditionnels pour financer leur acquisition.
Le gouverneur de la Banque s’est fait rassurant en affirmant que les assises fondamentales des marchés immobiliers de Toronto et de Vancouver demeurent solides, entre autres grâce à l’immigration et à la vigueur de l’emploi. Mais ces facteurs ne peuvent expliquer à eux seuls la hausse des prix des maisons, ajoute-t-il.
La spéculation joue aussi un rôle. «Cela est important, car il y a plus de chances qu’une correction se produise lorsque les prix augmentent à un rythme plus rapide que ce que laissent supposer les facteurs fondamentaux. Et quand les anticipations extrapolatives sont à l’oeuvre, il y a toujours un risque qu’elles se renversent soudainement et amplifient la baisse des prix», insiste M. Poloz.
Dans sa revue, la Banque dit évaluer deux scénarios liés à ces risques qui pourraient avoir des conséquences sur la stabilité du système financier du pays.
Le premier serait une récession importante d’origine externe. En vertu de ce scénario, une correction des prix immobiliers pourrait s’ensuivre et une augmentation du taux de chômage et une baisse des revenus des ménages nuiraient à leur capacité de remboursement.
La Banque se fait toutefois rassurante en indiquant que la probabilité qu’un tel scénario se concrétise est faible, entre autres en raison de l’amélioration du contexte économique.
L’autre scénario mis de l’avant par la banque centrale repose sur une correction marquée des prix des logements à Toronto et à Vancouver, notamment. La Banque juge ce scénario plus probable de se réaliser, mais estime que ses conséquences pour l’économie dans son ensemble seraient moins graves.
Publiée deux fois par année, la Revue du système financier vise à identifier les vulnérabilités pour le système financier.
Voici la conférence de presse de Stephen Poloz
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