Sur la twittosphère, les leaders africains sont encore loin des champions du genre, à savoir Donald Trump, le pape François ou encore le président indien Nerandra Modi. Pourtant beaucoup ont une vie sur les réseaux sociaux, avec des succès variables et des approches différentes. Tour d’horizon.
Le départ de Barack Obama a laissé un grand vide sur Twitter. Avec ses 90 millions d’abonnés (le mercredi 7 juin 2017), il était incontestablement le plus populaire des leaders mondiaux sur le réseau à l’oiseau bleu. Rendue publique le 31 mai, Twiplomacy 2017, une étude américaine sur l’utilisation des réseaux sociaux par nos dirigeants, couronne donc cette année le pape François avec ses 33,7 millions de followers, devant Donald Trump et le président indien Nerandra Modi, tous les deux aux alentours de 30 millions d’abonnés.
Dans le cadre de cette étude, l’agence américaine Burson-Marsteller a étudié 856 comptes Twitter, mais aussi 606 comptes Facebook ou encore 330 comptes Instagram. Au total 178 pays sont concernés. En comparaison, la même étude en 2015 touchait 166 États à travers le monde.
Les Africains, loin des leaders mondiaux sur Twitter
Dans ces classements mondiaux, les leaders africains et leurs institutions sont loin des podiums. Au 22 mai 2017, c’est Uhuru Kenyatta, président du Kenya depuis avril 2013, qui est la personnalité politique africaine la plus suivie sur Twitter. Il cumule 2,1 millions d’abonnés alors que le dernier du top 10 mondial, le président indonésien Joko Widodo, en compte plus de 7 millions.
En mai 2015, aucun leader africain n’avait franchi la barre du million alors qu’ils sont aujourd’hui trois derrière Kenyatta a afficher un septième chiffre au compteur : Paul Kagame (1,6 millions), Abdelfattah Elsisi avec (1,4 million) et Muhammadu Buhari (1 million).
Buhari, le plus influent malgré ses absences
Le nombre d’abonnés n’est pas toujours en corrélation avec l’influence réelle du compte sur le réseau social. En effet, le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, reste comme en 2015 celui qui voit ses tweets les plus repris par les internautes avec en moyenne 507 retweets par post.
Une influence qui n’est donc pas ternie par les absences répétées du président pour des raisons médicales. Celui-ci est actuellement à Londres pour raisons médicales et les inquiétudes gonflent autour de son état de santé même si son retour est annoncé pour bientôt. Le leader nigérian n’a d’ailleurs plus tweeté depuis le 9 mai, deux jours après son départ pour la Grande-Bretagne.
À l’inverse, Uhuru Kenyatta, le plus suivi, est à la dernière place de ce top 10 avec une moyenne de 78 retweets.
Mais, et c’est peut-être plus révélateur de son état de santé dégradé, Buhari perd sa place de leader africain le plus actif de Twitter qu’il avait gagné en 2015…
Ils tweetent au moins une fois par jour depuis qu’ils se sont lancés
Sur Twitter les règles su jeu sont connues. Il faut tweetter et certains politiques africains l’ont bien compris. En tête de liste : Geoffrey Onyeama, ministre des Affaires étrangères du Nigeria depuis novembre 2015. Un an seulement depuis que l’ancien cadre du bureau Afrique et Asie occidentale de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle est inscrit sur twitter.
Très actif sur le réseau social qui réunit environ 328 millions d’utilisateurs actifs chaque mois, il n’est pas étonnant qu’il ait amassé près de 15 000 abonnés en si peu de temps. En comparaison, Uhuru Kenyatta, président du Kenya, ne tweete en moyenne que trois fois par jour depuis 2010, l’année de l’ouverture de son compte.
Paul Kagame répond à 79% des Tweets qui lui sont destinés…
Si les comptes Twitter des nombreux leaders africains font plutôt figure de portails d’information et communication, donnant parfois des airs des comptes gérés automatiquement, certaines personnalités politiques prennent au sérieux les échanges sur ce réseau social.
Non seulement ils tweetent assez régulièrement mais ils réagissent également aux tweets de leurs abonnés. Sur cette liste, le président rwandais est en tête. Ses tweets sont à 79,41% des réponses. Il est suivi de son Premier ministre, Murekezi Anastase, et de Louise Mushikiwabo, ministre des Affaires étrangères.
Le gouvernement ivoirien communique de moins en moins sur Twitter
Les institutions politiques se font remarquer sur Twitter. Le gouvernement sud-africain va jusqu’à près de 22 tweets environ par jour pour les 75 218 personnes abonnées sur son compte. Le gouvernement guinéen, qui occupait la première place en 2015, a quant à lui reculé de deux tweets quotidiens, avec une moyenne de 15 tweets par jour. La Côte d’Ivoire, qui lançait au moins 9 tweets par jour en 2015, a régressé de 8 tweets par jour.
Les grands absents
Parmi les membres de l’ONU, 92% ont des représentants politiques présents sur Twitter. Twiplomacy n’a référencé que 15 pays n’ayant pas de présence sur ce réseau social.
En Afrique, il sont six à être absent : les Comores, l’Érythrée, la Mauritanie, le Swaziland, le Zimbabwe et le Lesotho. Les cinq premiers sont d’ailleurs des fantômes sur l’ensemble des réseaux sociaux.