La représentante des Etats-Unis à l’ONU Nikki Haley a exprimé la position très redoutée de l’administration américaine sur le Conseil des droits de l’homme. En attendant la décision définitive programmée en septembre, les Etats-Unis vont continuer de siéger à l’instance en appelant à de vastes réformes.
C’était une déclaration très attendue par la communauté internationale. Après plusieurs mois de doutes sur la position du gouvernement américain à l’égard du Conseil des droits de l’homme, l’ambassadrice des Etats-Unis auprès des Nations unies a annoncé que Washington ne devrait pas se retirer.
Nikki Haley lors de son intervention au Conseil des droits de l’homme à Genève, ce mardi 6 juin. (Crédits: REUTERS/Denis Balibouse).
Un appel à des réformes
A peine quelques heures après l’ouverture des travaux de la 35ème session des Droits de l’homme qui se tient jusqu’au 23 juin à Genève, Nikki Haley s’est adressée aux membres du conseil pour demander des réformes afin que l’organe onusien soit “plus efficace, plus réactif et plus transparent”, d’après des propos rapportés par le Temps. Il y a quelques mois, le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson avait envoyé une missive à des groupes de défense des droits humains expliquant que le Conseil devait “passer par des réformes considérables pour que (les Etats-Unis puissent) continuer à y participer”.
La représentante des Etats-Unis a également demandé au Conseil des droits de l’homme d’adopter des résolutions condamnant les pays où les droits de l’Homme sont régulièrement bafoués comme la République démocratique du Congo, l’Erythrée, la Syrie ou la Biélorussie. Elle a ainsi déclaré que “de telles résolutions peuvent donner de l’espoir aux gens qui se battent pour la justice”.
Départ de Caracas
Pendant son discours face aux 47 Etats membres du conseil, la diplomate américaine a demandé au Venezuela de quitter le Conseil des droits de l’homme alors que le pays traverse, depuis des mois, une terrible crise politique et économique.
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Elle a ainsi déclaré que si le gouvernement vénézuélien n’est pas capable de lutter contre les violations “il devrait volontairement se retirer du Conseil des droits de l’homme jusqu’à ce qu’il ait remis de l’ordre dans sa propre maison”.
Elle a, par la suite, déploré que l’instance de l’ONU “n‘ait jamais examiné une résolution sur le Venezuela, alors qu’en mars il a adopté cinq résolutions empreintes de partialité à l’encontre d’un seul pays, Israël”. D’après l’AFP, Israël est “le seul pays avec un point fixe à l’ordre du jour de chaque session du Conseil”. Les Etats-Unis et Israël ont, à plusieurs reprises, boycotté les débats pour dénoncer “cet agenda biaisé”.
Une confrontation risquée
Les relations entre l’ONU et l’administration américaine ont connu de fortes tensions ces derniers mois. En effet, Donald Trump a décidé de ne plus financer le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP). Un capital qui était destiné au planning familial et aux soins apportés aux mères et à leurs enfants dans plus de 150 pays.
Par ailleurs, les premiers projets de budget mis en avant par la Maison-Blanche ont prévu des coupes massives dans les financements de certaines missions de l’ONU. Le président américain a en effet annoncé que la contribution des Etats-Unis serait réduite et l’administration américaine a précisé qu’elle ne participerait pas à “plus de 25% des coûts des opérations de maintien de la paix”, sachant que Washington assure 28% du financement des opérations de maintien de la paix menées par les Nations unies, dont le budget annuel est de 7,8 milliards de dollars. Ce qui avait suscité l’inquiétude de l’organisation internationale.
En attendant, si les premières annonces de la diplomate américaine n’ont pas provoqué de séisme au sein de l’instance onusienne, la décision définitive des Etats-Unis, pour savoir s’ils continuent de siéger au Conseil des droits de l’homme, pourrait provoquer de vives réactions en septembre prochain.
Avec latribuneafrique