L’éditeur russe d’antivirus Kaspersky attaque le géant américain pour abus de position dominante. Microsoft est accusé de favoriser son antivirus Windows Defender et ainsi de léser les autres solutions de protection informatique.
Peut-on fournir un système d’exploitation sans proposer avec un dispositif de protection contre les virus ou le hacking? La réponse n’est pas si simple et ce sera à la justice de trancher. Kaspersky a en effet attaqué Microsoft pour abus de position dominante et pratique anticoncurrentielle. L’éditeur russe a déposé deux plaintes, l’une auprès de la Commission européenne, l’autre en Allemagne auprès du bureau fédéral des cartels.
Kaspersky accuse Microsoft de privilégier Windows Defender au détriment des autres applications. Comme le rappelle Eugene Kaspersky sur son blog, le différend avec Microsoft a démarré en 2016 par une plainte en Russie qui a occasionné une enquête de l’autorité russe de la concurrence. L’affaire portait sur le délai donné aux éditeurs pour fournir une nouvelle version de leurs antivirus compatibles avec Windows 10: 6 jours au lieu de deux mois.
“Ni Apple, ni Google ne proposent d’antivirus avec leurs systèmes”
Pour Kaspersky, cette méthode permet à Microsoft de donner l’avantage à son logiciel Windows Defender qui, en étant activé par défaut, ne laisse pas le choix à l’utilisateur. Eugene Kaspersky accuse également Defender d’offrir “un niveau de protection moins élevé” que le sien ce qui occasionnerait des “pertes financières”, non seulement pour les usagers, mais également pour l’ensemble des éditeurs de solutions de sécurité”. Le dirigeant indique enfin que ni Apple, ni Google ne proposent d’antivirus avec leurs systèmes d’exploitation fixe ou mobile, laissant ainsi le choix aux utilisateurs.
Un porte-parole de Microsoft a immédiatement réagi en précisant dans un communiqué que son but était avant tout de protéger les utilisateurs. Le groupe américain estime aussi “que les éléments de sécurité de Windows 10 sont conformes au droit de la concurrence”.
Microsoft se dit toutefois prêt à répondre à “toutes questions que les autorités pourraient se poser à ce sujet”. Une attitude qui repose sur l’expérience du groupe dans ce genre d’affaires, qui plus est en Europe. Entre 2004 et 2013, l’américain a fait face à différentes affaires qui cumulées ont représenté un total d’amendes et de pénalités de retard de deux milliards d’euros. C’est un record que seul Google pourrait pour le moment battre, avec une amende potentielle de 6 milliards de dollars également pour une accusation d’abus de position dominante.
Avec bfmbusiness