La corruption et la mauvaise gestion de la filière par le Conseil ghanéen du cacao (Cocobod) sont, d’après la Banque mondiale (BM), les deux maux qui entravent de développement de la production cacaoyère et portent un préjudice aux producteurs de la fève. C’est que révèle Reuters, qui cite un rapport provisoire de l’institution de Bretton Woods.
D’après l’institution financière, le Cocobod a été incapable d’atteindre l’un de ses objectifs clés portant sur la stabilisation du prix au producteur à un niveau permettant une rémunération adéquate des facteurs de production que sont la terre, le travail et le capital.Cette situation vient du fait que le Cocobod s’est concentré ces dernières années sur l’augmentation de ses marges d’exportation (qui représentent actuellement le double de celles de la Côte d’Ivoire) plutôt que sur l’amélioration des revenus des producteurs.
« Les gouvernements successifs ont privilégié la mobilisation des recettes d’exportation, reléguant ainsi le prix aux producteurs au second rang de leurs préoccupations alors même qu’il devrait être l’objectif premier », indique la BM.
Le faible niveau du prix aux producteurs a contribué selon l’organisation à faire baisser la production ghanéenne de 1 million de tonnes en 2010/2011 à une moyenne d’environ 800 000 tonnes ces dernières années et empêche également de futurs investissements des acteurs.
Hormis cette question de la faiblesse des revenus, la BM pointe du doigt de nombreux dysfonctionnements dans la distribution d’engrais et de produits chimiques de traitements de maladies effectuée par le Cocobod. « Cette distribution est souvent irrégulière et sujette à la corruption et aux interventions politiques capricieuses », explique l’organisation.
Pour remettre la filière sur la bonne voie, la Banque mondiale suggère des réformes touchant aux dispositifs institutionnels et au cadre politique du Cocobod. Ces modifications pourraient, selon l’institution, augmenter considérablement la production ghanéenne en minimisant les impacts budgétaires.
Pour rappel, le gouvernement ghanéen projette de renouer avec une production record de 1 million de tonnes à l’horizon 2020.
Avec agenceecofin