Voilà des années que les puissances sunnites du Golfe cherchent une confrontation avec l’Iran. Ils tiennent peut-être leur prétexte.
Sarajevo 1914, Doha 2017? Peut-être sommes-nous rendus à un moment de l’histoire proche de celui de l’assassinat de l’héritier désigné de l’Empire austro-hongrois, qui a finalement provoqué ce que nous appelons la Grande Guerre. Cette fois-ci, l’affrontement pourrait se dérouler entre l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis d’un côté et l’Iran de l’autre. Et Washington serait avisé d’agir rapidement pour enrayer cette marche vers la guerre au lieu d’attendre que le carnage commence.
La cible affichée de l’Arabie saoudite et des Émirats Arabes Unis est le Qatar qui, depuis longtemps, ne fait plus front commun avec les autres monarchies sunnites de la région sur la question de l’Iran. Riyad et, depuis, un nombre croissant de capitales arabes, ont ainsi rompu leurs liens avec le riche émirat pétrolier du Qatar.
L’Arabie saoudite a même annoncé qu’elle interdisait désormais le survol de son territoire par des avions commerciaux qataris, a fermé sa frontière terrestre et interdit aux navires à destination du Qatar de traverser ses eaux territoriales. Si les Saoudiens ne cherchent pas le casus belli, c’est bien imité. Pour la petite histoire, la Guerre des Six Jours, qui a été déclenchée il y à cinquante ans presque jour pour jour, avait été provoquée par la fermeture égyptienne du détroit de Tiran qui bloquait l’accès d’Israël à la Mer rouge.
En réponse, l’Iran aurait annoncé qu’il allait permettre au Qatar d’utiliser trois de ses ports pour récupérer les importations de nourriture dont le pays est dépendant -une proposition que Riyad et Abou Dhabi risquent fort de voir comme une nouvelle preuve des liens douteux de Doha avec Téhéran.
Un acte de piratage?
On pourrait expliquer comment on en est arrivé là de deux manières. À en croire le (…) Lire la suite sur Slate.fr