L’ex-ministre des finances grec estime, dans un entretien accordé au Monde, que le plan d’aide accordé à Athènes est conçu pour faire “sombrer notre économie”. Cela ferait parti d’un plan orchestré par le ministre des Finances allemand, qui voit la Grèce comme un laboratoire de l’austérité en vue de l’exporter.
Yanis Varoufakis règle ses comptes avec l’Eurogroupe. “La zone euro est la zone économique la plus puissante, mais personne ne la dirige — ou du moins, personne d’élu. Elle a créé un monstre, l’Eurogroupe, où les ministres des finances ne négocient pas vraiment les uns avec les autres.” dénonce l’ancien ministre des Finances grec, dans un entretien publié dans Le Monde ce 22 août.
Et c’est surtout contre le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble, qui s’est montré l’un des plus durs à convaincre sur l’aide à fournir à son pays, que Yanis Varoufakis se montre offensif.
Selon lui, le programme et les réformes demandés vont faire “sombrer notre économie” et la Grèce courra droit au Grexit. “Le docteur Schäuble pourra nous pointer du doigt et couper les aides au pays. Le Grexit est très clairement l’objectif qu’il poursuit” affirme l’ancien ministre.
“La Grèce n’est qu’une bataille au sein d’une guerre bien plus large”
Mais ce ne serait qu’une première étape d’un plan bien plus diabolique. Car la Grèce n’est pas la véritable cible de l’Allemand. Ce serait la France qui serait au final visée. “L’Etat-providence français, son droit du travail, ses entreprises nationales sont la véritable cible du ministre des finances allemand. Il considère la Grèce comme un laboratoire de l’austérité, où le mémorandum est expérimenté avant d’être exporté. La crainte du Grexit vise à faire tomber les résistances françaises, ni plus ni moins” affirme-t-il.
“La Grèce n’est qu’une bataille au sein d’une guerre bien plus large. Nous assistons à une confrontation majeure entre la France et l’Allemagne à propos du contrôle de l’union monétaire. En 2010, le premier plan d’aide visait à renflouer les banques françaises et allemandes, Crédit agricole, BNP Paribas, Deutsche Bank. Aujourd’hui, les créanciers cherchent simplement à contrôler le gouvernement grec, en vue de neutraliser les autres pays susceptibles de défier l’ordre établi, comme la France. C’est le projet du docteur Schäuble, ” détaille-t-il.
Avec BFM Business