L’organisation devait se prononcer sur la demande d’adhésion du Maroc à l’occasion de son 51e sommet, qui a lieu à Monrovia. Mais plusieurs pays participants ont été étonnés de l’invitation adressée à Benyamin Netanyahou. Jeudi, le roi du Maroc a annulé sa participation, ne souhaitant pas que sa première présence à ce sommet intervienne dans “un contexte de tension”.
Le roi Mohammed VI a annulé sa visite à Monrovia, au Liberia, où il devait assister le 4 juin au 51e sommet de la Cedeao. Un rendez-vous important pour le royaume, puisque l’organisation devait statuer sur sa demande d’adhésion, formulée en février. Or, comme l’explique un communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères, jeudi 1 juin, « au cours des derniers jours, des pays importants de la Cedeao ont décidé de réduire au minimum leur niveau de représentation à ce sommet, en raison de l’invitation adressée au Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou ».
Depuis quelques années, Israël cherche à renforcer ses relations économiques avec l’Afrique. En juillet 2016, Netanyahou s’est rendu en Ouganda, au Kenya, au Rwanda et en Éthiopie, alors qu’aucun Premier ministre israélien ne s’était rendu sur le continent depuis des décennies.
Le Maroc, qui préside le comité Al Qods, n’a pas de relations diplomatiques avec Israël. Par ailleurs, Tel Aviv s’est brouillé avec le Sénégal, ami historique du royaume et un de ses principaux soutiens en Afrique. En décembre, Dakar avait voté en faveur d’une résolution onusienne contre la colonisation des territoires palestiniens occupés. Tel-Aviv a aussitôt riposté en convoquant son ambassadeur à Dakar et en annonçant l’annulation de toutes ses aides à ce pays. Abritant une importante communauté musulmane, les États de l’Afrique de l’Ouest sont sensibles à la question palestinienne.
Un « contexte de tension et de controverse »
Le Maroc se dit rassuré quant à l’acceptation de sa demande d’adhésion par la Cedeao. Mais le roi « souhaite que sa première présence à un sommet de la Cedeao n’intervienne pas dans un contexte de tension et de controverse et tient à éviter tout amalgame ou confusion », indique le communiqué du ministère des Affaires étrangères marocain.
Par ailleurs, depuis une semaine, la région du Rif au Nord du Maroc connaît une importante vague de protestations, suite à l’arrestation des principaux leaders du mouvement Hirak. Celui-ci est né au lendemain de la mort d’un marchand de poisson broyé par une benne à ordures. Depuis le vendredi 26 mai, les manifestations se poursuivent quotidiennement.
Avec jeuneafrique