Le président Donald Trump a annoncé sur Twitter qu’il décidera dans les prochains jours s’il souhaite quitter l’accord sur le climat de Paris, mais plusieurs sources rapportent que la décision d’en sortir a déjà été prise.
Cet accord unit quasiment tous les pays du monde, dans un objectif commun d’éviter que la planète ne se réchauffe de 1,5°C de plus que le niveau prévu.
S’ils en sortent, cela pourrait avoir de nombreuses conséquences sur les Etats-Unis.
D’après John Sterman, professeur à l’université MIT Sloan School of Management et conseiller de ClimateInteractive, quitter cet accord pourrait rendre incertain l’avenir des énergies fossiles et renouvelables. Ce serait “mauvais pour les affaires”, cela pourrait décourager d’autres investisseurs de miser sur le renouvelable, affirme-t-il.
Le coût de ces énergies est en baisse, mais cet accord sur le climat n’est plus suivi, il est possible que les énergies solaires et éoliennes se développent plus lentement. Les prix resteraient élevés et cela ralentirait la transition énergétique américaine.
Une autre répercussion serait les éventuelles réponses des autres pays, qui pourraient également se retirer des accords, ou punir les Etats-Unis de l’avoir quitté.
Par exemple, Sterman dit:
“Il n’est pas improbable que la Chine, en réponse à cette décision, mette en place une taxe carbone sur tous les biens importés, et que les autres nations lui emboitent le pas.”
De nombreuses entreprises d’énergie fossile ont prié Trump de ne pas quitter ces accords, comme Exxon Mobil ou Cloud Peak.
D’après Sterman, ces entreprises d’énergie polluante comme le charbon, gaz ou pétrole savent que même si l’accord sur le climat de Paris leur apportera des contraintes, elles risqueraient de perdre leur position de pouvoir à la table des négociation sur les Etats-Unis s’en vont.
Marc Benioff, DG de Salesforce, a ainsi publié sur Twitter ce 1er juin une lettre ouverte signée par de nombreuses entreprises comme Adobe, Apple ou encore Microsoft, “incitant fortement” Donald Trump à rester dans l’accord sur le climat.
Le DG de Cloud Peak, Colin Marshall, avait aussi écrit une lettre à Donald Trump le 6 avril dernier :
“En restant dans l’accord sur le climat, même si on propose une autre politique sur les taux d’émissions, vous permettez de réfléchir à une approche rationnelle du futur des politiques écologiques. Sans le leadership américain, les politiques ratées de ces 25 dernières années vont continuer à être prédominantes… S’occuper des questions de climat ne doit pas vouloir dire choisir entre la prospérité et l’environnement.”
Il pourrait aussi y avoir des conséquences négatives sur les emplois américains.
Trump a fait des emplois le coeur de sa campagne, mais d’après Sterman, “si on cède le leadership à la Chine, cela coûtera des emplois aux Etats-Unis. “Un certain nombre d’emplois qui consistent à fabriquer des éoliennes ou des panneaux solaires ont déjà été perdus au profit de la Chine.
Selon l’analyste, les Etats-Unis perdront des emplois locaux, comme l’installation et la manutention de panneaux solaires ou d’éoliennes. Ces travaux sont faits par la classe moyenne, “la base des électeurs de Donald Trump”.
Scott Pruitt, l’administrateur de l’Agence de protection de l’environnement des États-Unis, et le chef stratégie de la Maison-Blanche Steve Bannon, ont déjà dans le passé proposé de sortir de l’accord sur le climat. Pourtant, de nombreuses sources ont rapporté que des proches du président, comme Ivanka Trump et Jared Kushner souhaitaient y rester.
Voici ci-dessous une carte des pays qui ont signé ou ratifié l’accord sur le climat de Paris jusqu’ici. Les Etats-Unis deviendraient un des rares pays à ne pas être membre.
Avec businessinsider