La Fondation Mohammed VI pour la Protection de l’Environnement a récompensé six jeunes journalistes africains, pour leurs productions sur différents thèmes de l’environnement.
Parmi eux, Gwladys Johnson qui, depuis près de trois ans, couvre quotidiennement, pour l’Agence Ecofin, l’actualité du secteur africain de l’électricité, avec un intérêt prononcé pour les énergies renouvelables. Elle est également rédactrice en chef du magazine Energies Africaines et jeune maman d’un petit garçon.
(Lire ci-dessous son article primé).
Ont également été distingués à cette occasion Kenzly Mideh de Great Event TV (Côte d’Ivoire), Lala Kabore-Dera du site qeenmafa.net (Burkina Faso), Rym Benarous, du journal Le Temps (Tunisie), Ndiol Seck, du quotidien Le Soleil (Sénégal) et Zran F. Goulyzia, du siteafrikatv.net (Côte d’Ivoire).
Bénin : Power-on illumine la vie des 3000 âmes d’Igbéré
En un an d’exercice au Bénin où elle opère depuis 2015, la start-up française Power-on est parvenue à électrifier une communauté rurale de 3000 personnes grâce à son mini-réseau électrique. Une performance qu’elle compte étendre à l’ensemble du pays et de la région au cours des prochaines années.
Fondée, en 2012, par Tristan Kochoyan, Power-on s’est donnée pour objectif d’électrifier les zones rurales africaines grâce à ses mini-réseaux électriques. Sa première installation a été implantée dans le village d’Igbéré situé dans la commune de Bassila au nord du Bénin. La centrale hybride solaire/diesel de 30 KW qui y a été construite alimente 200 foyers, soit environ 3 000 personnes de cette localité qui n’avaient pas accès au réseau électrique national.
« Grâce à cette électricité, je peux ouvrir ma boutique et j’ai l’électricité jusqu’à minuit.» confie une commerçante de la localité qui rallonge ainsi significativement le chiffre d’affaires de son entreprise lancée, il y a quatre ans. Les populations ont également pu, pour la première fois de leur histoire, suivre à domicile la finale de la Coupe d’Afrique des nations grâce à la mobilisation générale.
Une amélioration significative du niveau de vie qui va de pair avec une diminution des dépenses énergétiques. En effet, la compagnie propose 150 francs CFA par jour pour l’éclairage d’un foyer et le chargement de ses téléphones portables pendant 5 heures. Une économie significative, car avant Power-on la charge d’un téléphone, coutait 200 francs, indépendamment des frais déboursés pour l’éclairage du ménage. Pour un forfait pouvant s’étendre à 800 francs par jour, il est possible d’ajouter des équipements tels que des postes téléviseurs et même des réfrigérateurs.
« Pour obtenir son forfait, le client va dans la boutique Power-on, choisit son forfait et le paie. Il reçoit alors sur son téléphone, un code de prépaiement qui débloque automatiquement son forfait, exactement comme s’il achetait du crédit.» explique Tristan Kochoyan. L’entreprise a également installé chez ses clients des compteurs intelligents afin d’éviter les impayés et de conseiller les populations sur une utilisation optimale de leur énergie.
A ce propos, Power-on propose également des microcrédits afin de permettre aux populations d’acquérir des équipements (des lampes notamment) plus économiques. M. Kochoyan mène également, en collaboration avec son associée béninoise, Louise Abalounorou, des séances de sensibilisation sur l’efficacité énergétique afin de permettre aux populations de prendre dès le début, de bonnes habitudes de consommation.
La centrale alimentant actuellement le village d’Igbéré fonctionne encore uniquement au diesel. Ses promoteurs ambitionnent d’exploiter très prochainement la ressource solaire disponible en abondance dans la région. Pour cela, ils auront besoin de fonds qu’ils comptent lever grâce au système de crowfunding. Mais pour engranger cette levée de fonds, il lui faudra d’abord atteindre 20 000 abonnés sur les différents réseaux sociaux.
L’objectif à termes de la société est d’étendre ses activités sur l’ensemble des villages éloignés du pays qui en compte environ 400, puis à la sous-région et à tout le continent. L’électrification de ces localités par un réseau électrique national prendrait plusieurs années.
Rappelons que plus de 600 millions de personnes vivent encore en Afrique sans électricité.
Agenceecofin