Face à une conjoncture délicate, marquée par la chute des prix de cacao et une crise sociale interne, l’Etat ivoirien a finalement décidé de revoir à la baisse son budget, avec une réduction conséquente de 10% sur les dépenses publiques.
Le mois de mars dernier a enregistré un solde positif pour les dépenses de l’Etat, même si le gouvernement attendait davantage pour soulager la pression sur le Trésor. Pour le budget de cette année, l’Etat a mobilisé 1 307 milliards de francs CFA au mois de mars, sur un total prévisionnel de 1 359 milliards de francs CFA. «Les ressources mobilisées en mars s’élèvent à 1 307 milliards Fcfa, sur un objectif de 1 359 milliards francs CFA», a indiqué en substance Bruno Koné, porte-parole du gouvernement ivoirien, au cours d’un point de presse au sortir du Conseil des ministres. D’après le gouvernement, cette mobilisation de fonds répond à des dépenses exécutées estimées à 1 240 milliards de francs CFA, contre une mobilisation initiale de 1 372 milliards.
Prévu initialement à 6 501,4 milliards de francs CFA, le budget 2017 de l’Etat a été revu à la baisse il y a un peu plus d’un mois, pour s’établir à 6 447.6 milliards francs CFA, afin de faire face à la chute du prix du cacao et aux revendications sociales.
«Notre pays exécute correctement et prudemment son budget, malgré la situation difficile qu’il traverse et due à la baisse du prix de cacao, un retour à la hausse du pétrole brut et les revendications sociales», a indiqué Bruno Koné.
Toutefois, les effets de cette réduction budgétaire ne seraient que légèrement ressentis. Avec les 659 millions de dollars d’appui sur trois ans du FMI au titre du programme de la Facilité élargie du crédit (FEC), la Côte d’Ivoire devrait pouvoir effectuer son programme de réformes économiques et financières pour contrecarrer la chute des cours du cacao.
Les dépenses publiques réduites de 10%
La revue à la baisse du budget de l’Etat a été suivie d’une réduction de 10% des dépenses publiques décidée par l’Exécutif. Annoncées initialement à 320 milliards de francs CFA, les dépenses d’investissement ont finalement été arrêtées à une ligne de crédit de 200 milliards.
«À l’exclusion des salaires, nous avons été obligés de réduire les dépenses de 10%. Tous les ministères vous diront que leurs budgets ont été réduits de 5 % à 10%», a expliqué le président ivoirien Alassane Ouattara, dans une récente déclaration .
En espérant une prochaine reprise du marché mondial du cacao, le pays devrait continuer sur cette lancée. D’ailleurs, le FMI estime qu’une hausse de 1% dans les recettes des exportations du cacao devrait revaloriser de 0,63 % les dépenses d’investissement de l’Etat.
Avec latribune