Les importations de véhicules d’occasion pour le transport en commun ou de particuliers ne cessent de fleurir en Côte d’Ivoire, mais pas seulement. Pour la seule année 2016, le volume des recettes générées par cette activité a rapporté pas moins de 100 milliards de Fcfa au Trésor public.
Les importations de véhicules d’occasion génèrent d’importantes recettes fiscales à l’administration ivoirienne des douanes. Selon les responsables de Côte d’Ivoire logistique (CI Logistique), l’entreprise concessionnaire du Guichet unique de l’automobile au niveau du Port autonome d’Abidjan, cette activité a permis aux douanes ivoiriennes de capitaliser une recette fiscale de plus de 100 milliards de FCFA l’année dernière. Un montant qui s’explique par les quelque 300 véhicules immatriculés par jour, après leur entrée par voie maritime en provenance d’Europe ou des Etats-Unis.
Les opérations de dédouanement cédées au privé
En 2016, les immatriculations ont connu une hausse de 19% par rapport à l’année 2015. Durant la même période, «sur 77 636 numéros d’immatriculation générés par le ministère des Transports, plus de 56 000 plaques d’immatriculation ont été effectivement attribuées», précise un responsable à CI Logistique qui revendique aujourd’hui un chiffre d’affaires de près de 4 milliards de francs CFA. L’entreprise qui opère dans ce secteur depuis 1998 a consenti à finaliser en juin les travaux d’aménagement de son parc sous douane en zone aéroportuaire. L’objectif derrière cet investissement est d’augmenter ses capacités opérationnelles en vue d’une meilleure fluidification de la chaîne de dédouanement et de libérer les quais du port.
Une activité consolidée par la participation de la classe moyenne
Si les importations de véhicules connaissent aujourd’hui un essor, c’est grâce en partie à l’émergence d’une classe moyenne qui tire avantage de la forte croissance économique du pays. Représentant quelque 77% de la population (chiffre d’une étude réalisée par Ipsos en 2015), avec un revenu moyen qui peut aller jusqu’à 9 000 Fcfa par jour, les composants de cette tranche de la population consacrent leurs revenus aux dépenses alimentaires, mais aussi aux produits de luxe et moyens de transport.
Cependant, un autre facteur expliquerait ces importations massives. En Côte d’Ivoire, la loi autorise l’importation de véhicules de tourisme de plus de 5 ans. Pour remplacer son parc automobile vieillissant, le gouvernement ivoirien a mis en place une loi permettant d’acheter sur les marchés européen et américain des véhicules usagés dont l’âge peut aller jusqu’à sept ans.
Mais cette aubaine pour les importateurs n’est pas sans danger. En plus de polluer les grandes villes comme Abidjan, ces véhicules dont le volume a atteint 50 000 unités l’année dernière transforment petit à petit de nombreux pays africains en de véritables poubelles pour les pays producteurs et grands consommateurs de l’industrie automobile.
Avec latribune