Armel François, le directeur général de la Société des plantations du Haut Penja, filiale de la Compagnie fruitière de Marseille, qui domine la production de la banane dessert au Cameroun, est visiblement très inquiet des performances que pourrait réaliser la PHP en 2017.
«(…) Force nous est de constater que le marché de la banane en Europe est très en dessous des performances retenues lors de l’élaboration du budget 2017. En clair, les prix sont bas !», annonce le DG de la PHP dans la dernière édition de «Au Coeur de la PHP», le trimestriel de cette unité agro-industrielle. Face à cette situation, souligne le DG, «les marges de la PHP deviennent très faibles et l’année pourrait tourner au désastre, si les prix n’évoluent pas bien et surtout si nous ne faisons rien».
En effet, apprend-on, le marché européen, principale destination de la banane camerounaise, est actuellement surapprovisionné. Notamment du fait de l’abondance de la banane dollar latino-américaine, dont les pays producteurs, cette année, ne font face à «aucun phénomène climatique (El niño, la niña, les cyclones et autres tempêtes tropicales), tectonique (tremblements de terre), volcanique, social ou politique (…), ce qui n’était pas arrivé depuis de très nombreuses années», explique Armel François.
Aussi, pour équilibrer les comptes de l’entreprise face à cette conjoncture internationale autour des prix de la banane, le DG de PHP énonce-t-il quelques mesures d’austérité qu’il est nécessaire de mettre en œuvre. «L’ensemble du personnel de la PHP et chacun d’entre nous peut et doit contribuer à l’effort d’adaptation de l’entreprise à ces conditions de marché. Il faudra sans doute renoncer à quelques parcelles de confort sans remettre en cause l’essentiel sur le téléphone, les dotations de carburant, les kilomètres de voiture, mais aussi les heures supplémentaires de complaisance et autres petits avantages arrachés à l’entreprise et sur lesquels la direction posait un regard complaisant qui n’est plus d’actualité», écrit Armel François dans l’éditorial du magazine de la PHP.
Pour rappel, selon les statistiques de l’Association bananière du Cameroun (Assobacam), la PHP a exporté 124 875 tonnes de bananes en 2016, soit la moitié des exportations globales des producteurs camerounais (249 610 tonnes).
A côté de la banane, cette unité agro-industrielle produit également du poivre blanc de Penja (environ 40 tonnes par an), et vient de se lancer dans le cacao, avec la création de plantations sur 150 hectares et la construction d’une unité de transformation produisant localement du chocolat sous la marque «Ateliers des cinq volcans».
Avec agenceecofin