Contre toute attente, la Banque centrale d’Egypte (CBE) a relevé, ce dimanche, la plupart de ses taux directeurs de 2 points de pourcentage. Alors que les analystes économiques prédisaient le maintien des taux d’intérêt de la CBE, le régulateur de la politique monétaire égyptienne, a fait passer son taux de dépôt au jour le jour (TJJ), à 16,75% et son taux de prêt marginal à 17,75%.
Il s’agit de la première hausse depuis novembre 2016 où l’autorité monétaire, pour freiner la crise qui secouait le pays, avait décidé de faire flotter librement la livre égyptienne et d’accroître le taux de dépôt de 3% à 14,75%.
On pourrait comprendre la nouvelle décision de la CBE d’augmenter le taux de dépôt pour diminuer les prêts à l’économie vu le risque d’inflation qui plane sur l’économie du pays, l’inflation ayant fortement grimpé en avril à 31,5%. Sur la même lancée, l’élévation du taux de prêt marginal, qui est le taux auquel les banques empruntent des liquidités en cas d’urgence (remboursement sous un jour) auprès de la Banque centrale, devrait conduire également au resserrement de crédit dans l’économie.
Cependant, selon les économistes, cette mesure constitue sans doute une barrière pour une économie en pleine relance et qui se trouve dans un besoin chronique d’investissements domestiques.
« Nous croyons qu’une hausse des taux d’intérêt de la CBE pourrait ne pas être l’outil approprié pour freiner l’inflation et augmenterait les coûts d’endettement pour les investisseurs.», a déclaré une note de recherche d’Arqaam Capital.
Justifiant cette décision, le communiqué de la Banque centrale a déclaré que «les risques entourant les perspectives de l’inflation se sont fortement accrus avec les récentes données économiques et monétaires indiquant le renforcement des pressions de la demande».
Fin avril, Jihad Azour, le Directeur au Moyen-Orient du FMI avait fait des déclarations qui avaient alimenté la spéculation, selon laquelle le FMI recommande à la Banque Centrale d’Egypte d’élever ses taux directeurs. Le FMI avait déjà déclaré que la baisse de l’inflation est la clé pour maintenir le programme de réformes économiques du pays sur la bonne voie dans une déclaration antérieure, avant d’ajouter récemment que la hausse des taux directeurs clés pourrait être un outil approprié pour la relance économique.
Avec agenceecofin