Actualité Cameroun – Emmanuel Nganou Djoumessi, ministre des Travaux publics camerounais a lancé mardi dernier les travaux de reconstruction de l’axe routier reliant Yaoundé à l’est du Nigéria.
C’est accompagné du secrétaire d’État, chargé des routes, Louis Max Ayina Ohandja, que Nganou Djoumessi a procédé au lancement des travaux de reconstruction de l’axe routier Babadjou-Bamenda. Il s’agit de travaux qui se feront en trois étapes : le tronçon Babadjou-Bamenda (35km), le contournement de la falaise de Bamenda (5km) et la traversée urbaine de la ville de Bamenda (12km). Soit un chantier long de 52 kilomètres au total. Les travaux engagés, dont le montant s’élève à 60,7 milliards de francs CFA (soit 92,5 millions d’euros) seront financés par la Banque Mondiale.
Une petite victoire anglophone ?
L’axe routier concerné, fortement dégradé depuis plusieurs années, représente aujourd’hui un réel problème pour les usagers. Cela a notamment pour effet le ralentissement l’activité économique des régions anglophones ainsi que la hausse des frais de transport.
Par ailleurs, les difficultés de transport pour rejoindre Bamenda ont fortement contribué à la marginalisation et aux difficultés économiques de cette zone anglophone. En effet, depuis quelques mois, l’impraticabilité de la route coupe la zone concernée du reste du pays, du Nigéria. Situation délétère qui empêche toute forme de commerce en dehors de la région depuis plusieurs mois.
Pour attirer l’attention du gouvernement, une marche de protestation avait été organisée par le Social Democratic Front. Cette dernière n’avait abouti qu’à la suspension du péage de Santa mais aucun travaux n’avait été entamé.
Bien qu’Emmanuel Nganou Djoumessi ait annoncé le lancement des travaux routiers ainsi que la construction d’une station de pesage, de deux aires de repos, de marchés, de systèmes d’adduction d’eau potable, d’un poste de péage et le bitumage de 50km de routes secondaires, certains habitants de la région demeurent sceptiques.
Compte tenu des tensions existantes actuellement dans les régions anglophones, on peut néanmoins supposer que l’État a intérêt à mener ce projet à bout.
Avec africapostnews