« Méfions-nous d’un effet Nkurunziza ». Charles Konan Banny met en garde, les zélateurs du RDR, qui sont tentés par un troisième mandat d’Alassane Ouattara. Il l’a confié à Jeune Afrique.
La question était: « Amadou Soumahoro, le secrétaire général par intérim du RDR, a récemment déclaré que si « les militants demandaient au président Alassane Ouattara, de briguer un troisième mandat, ce serait à lui-même de répondre ». N’est-ce pas ambigu ? »
Méfions-nous d’un effet Nkurunziza
Réponse de Banny: « Effectivement, c’est dangereux de parler comme ça. Méfions-nous d’un effet Nkurunziza, comme au Burundi. Les militants RDR ne sont pas au-dessus du peuple ivoirien, lequel a adopté la Constitution ».
La question d’un troisième mandat d’Alassane Ouattara revient souvent. Elle est savamment entretenue par des responsables du RDR, dont Cissé Bacongo et Amadou Soumahoro, quoique le concerné lui-même (à savoir Alassane Ouattara) maintienne sa position de départ.
Début janvier 2017, à l’occasion de la présentation des vœux aux corps constitués, il avait clairement laissé entendre ceci: « A l’occasion de mes 75 ans, ceci m’amène à réaffirmer que les institutions de la République qui seront mises en place très prochainement me permettront de prendre congé en 2020 ».
« IL Y AURA UNE ALTERNANCE ET ELLE EST CERTAINE PAR RAPPORT À MA PERSONNE PARCE QUE MOI JE NE SERAI PAS CANDIDAT EN 2020 »
En 2015, à son investiture et répondant subtilement à l’Appel de Daoukro, concernant le volet de l’alternance, en faveur d’un cadre issu du PDCI, selon la volonté d’Henri Konan Bédié, il avait déclaré: « Il y aura une alternance et elle est certaine par rapport à ma personne parce que moi je ne serai pas candidat en 2020 ».
Il semble que Ouattara est mal compris ou peu compris par ses propres partisans. Un cadre du RDR, Augustin Ouattara, au nom d’une obscure Coalition des leaders du parti au pouvoir de Côte d’Ivoire (CLPP-CI), avait expliqué son activisme pour un troisième mandat du Président.
« Nos frères militaires et nos parents fonctionnaires, avait-il tenté de démontrer, restent sceptiques quant à la prise en compte de leurs problèmes par le successeur du Président Ouattara en 2020, car chacun veut être le meilleur choix pour l’alternance, ce qui risque de créer un désordre sans précédent, raison pour laquelle il y a tous ces remous ».
Il semble que les tenant d’un troisième mandat, ont choisi de jouer sur la peur des Ivoiriens. Il semble cependant aussi, que jusque-là, Ouattara a choisi d’ignorer leur appel basé davantage sur leur propre peur de perdre des privilèges personnels.
Avec andresilverkonan