Le gouvernement camerounais devrait bientôt signer, avec la Banque islamique pour le développement, trois accords de financement portant sur un montant global de 25,42 milliards de Fcfa, soit 42,5 millions de dollars. Cette nouvelle enveloppe sera consacrée exclusivement au pastoralisme et à l’élevage.
Le Cameroun vient de trouver une solution au financement de ses projets de développement dans la filière pastorale. Le gouvernement a été en effet autorisé par le chef de l’Etat, Paul Biya, à recourir à la Banque islamique de développement (BID) pour signer trois accords de financement d’un montant global de 25,42 milliards de Fcfa, soit quelque 42,5 millions de dollars. D’après le décret présidentiel autorisant ces accords, les financements seront consacrés entièrement au secteur de l’élevage.
D’autres précisions sont toutefois apportées par le document : sur les 25,5 milliards de Fcfa, 2,82 milliards seront rassemblés à travers l’Ijara, un mode de financement à moyen terme que proposent les banques islamiques. D’après les sources de la BID, l’Ijara propose deux formules : un crédit-bail avec paiement d’un loyer, décidé de commun accord entre les parties, avec à la fin une clause de rachat du bien à un prix résiduel ; ou alors un crédit-bail où le client bénéficiaire du crédit rembourse en même temps le loyer et une portion du capital convenu, à des échéances fixées.
Une autre sous-ligne de financement, d’un volume de 19,62 milliards de Fcfa, sera concernée par l’Istina, un autre produit de la banque islamique pour lequel le gouvernement ne recevra pas directement de l’argent, mais plutôt des infrastructures construites par la BID, sur des projets arrêtés de commun accord.
La finance islamique en vogue dans le pays
La finance islamique est en train de gagner du terrain au Cameroun, un pays qui démontre actuellement une bonne capacité de résilience. Mi-avril, la BID estimait ses apports financiers au Cameroun à 615 milliards de Fcfa pour un total de 80 opérations.
D’après le représentant de la BID au Cameroun, Abdou Rassoul, les intérêts de la BID et ses filiales au Cameroun sont généralement tournés vers le développement des infrastructures et la promotion des activités agropastorales. C’est d’ailleurs pour cela que la BID est l’un des principaux partenaires financiers de la Sodecoton, le géant de l’agro-industrie dans le nord du pays.
Le 8 avril dernier, la banque a également mis à la disposition des PME camerounaises une enveloppe de 15 milliards de Fcfa sous forme de soutien financier aux petits porteurs de projet.
A l’instar de la BID, d’autres enseignes commencent à s’imposer sur le marché de la finance islamique au Cameroun, Afriland First Bank ou plus récemment la Société camerounaise des Banques, filiale du groupe marocain Attijariwafa.
Avec latribune