En colère, Bombardier n’arrive pas à s’expliquer comment l’Agence métropolitaine de transport (AMT) puisse prendre le risque d’octroyer le mandat de fabrication de ses nouvelles voitures de train à sa concurrente chinoise, CRRC.
«Malgré son importance, il faut savoir que China Railway Rolling Stock Corporation (CRRC) n’a encore jamais livré de véhicule en Amérique du Nord et n’a encore jamais homologué le moindre véhicule auprès de Transport Canada», affirme Marc-André Lefebvre, porte-parole de Bombardier.
L’AMT a confirmé à Les Affaires ce matin, avoir octroyé le mandat de fabrication et d’assemblage de 24 nouvelles voitures à deux étages à la société chinoise CRRC. En présentant une facture de 69M$ pour les 24 voitures, CRRC a remporté le mandat auquel s’intéressait également Bombardier.
Or, sans homologation de Transport Canada, Bombardier se questionne sur la façon dont l’AMT a pu juger de la qualification de CRRC pour réaliser son contrat. «Le choix de l’AMT se base-t-il seulement sur une page blanche, sur des promesses?», s’interroge M. Lefebvre.
Pour obtenir de telles homologations, une entreprise doit normalement compter un minimum de 24 mois. «D’expérience, nous savons fermement qu’il est impossible pour un fournisseur si peu expérimenté avec la règlementation de sécurité locale de respecter les engagements de livraison en moins de 36 mois.»
La sélection d’un «fournisseur à bas coût» comporte des risques important dont on ne semble pas tenir compte, soutient M. Lefebvre. La faible exigence de contenu canadien (15%) qui a permis à CRRC de répondre à l’offre de l’AMT soulève aussi des questions chez Bombardier.
«Bombardier a présenté une offre qui se fondait sur le plus faible coût (…), un contenu canadien de plus de 67%, la continuité d’une ligne de production aguerrie et une expérience de qualité et de service longuement éprouvée de son véhicule».
Dans ces conditions, insiste M. Lefebvre, «nous questionnons la gouvernance de cette décision». Bombardier ne va pas jusqu’à dire qu’elle s’adressera aux tribunaux pour empêcher l’attribution de ce contrat à CRRC. Mais oui, «nous étudierons tous les recours qui peuvent s’offrir à nous» a déclaré son porte-parole.
À la Bourse de Toronto, le titre de Bombardier a terminé la séance d’aujourd’hui à 2,14$, en légère hausse de 0,02$ ou de 0,94%. Depuis le début de 2017, le titre a reculé de 0,04$ ou 1,85%.
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