L’investissement de la région Asie-Pacifique en Afrique atteint un sommet historique en 2016, représentant plus d’un cinquième des projets d’investissements directs étrangers (IDE) et plus de la moitié de l’investissement en capital, révèle l’étude sur l’attractivité de l’Afrique, rendue publique en début de ce mois par le cabinet d’audit Ernst & Young. L’an dernier, la Chine et le Japon ont été en concurrence avec L’Europe occidentale et les Etats-Unis, pour le renforcement de leur influence sur le continent africain.
Avec 13,5% des projets d’IDE sur le continent, les Etats-Unis continuent d’être les premiers investisseurs en Afrique en nombre de projets. En 2016, les entreprises américaines ont financé 91 projets, en baisse de 5,2%, créant 11 430 emplois. L’Afrique du Sud (28 projets) suivie du Maroc (14 projets), de l’Egypte (13 projets) et du Kenya (11 projets) continue d’être la cible privilégiée des bailleurs de fonds américains. Par secteur, presque 25% de l’IDE des Etats-Unis ont été investis dans les Technologies, médias et télécommunications, en baisse de 11,5% par rapport à 2015.
Contrairement au Royaume-Uni qui a vu sa part de projets d’IDE diminuer de près de 47% en 2016, la France a progressé dans le classement, devenant le deuxième investisseur en matière de nombre de projets. L’hexagone a investi dans 81 projets en 2016, en hausse de 39,7% par rapport à 2015, avec une capitalisation évaluée à 2,1 milliards $ et 8 087 nouveaux emplois créés. Le Maroc reste la destination favorite des investissements français en attirant 27,2% des projets d’IDE, talonné par l’Afrique du Sud (12,4%), la Côte d’Ivoire (12,4%) et la Tunisie (8,6%).
L’étude souligne que le Brexit, intervenu à la fin de juin 2016, et l’incertitude qui en résulte, a semblé avoir eu un impact immédiat sur les investissements britanniques en Afrique.
En 2016, bien que la Chine n’occupe que la troisième position en matière de projets, le pays a battu tous les records. Les IDE en provenance de l’empire du Milieu ont augmenté de façon spectaculaire avec un sursaut net de 106%, à 66 projets. A ce rythme, la Chine devrait prendre la tête du classement cette année, vu la politique isolationniste du nouveau patron de la Maison-Blanche, Donald Trump, et son intérêt limité pour le continent africain. Les capitaux chinois ont suivi également une courbe exponentielle, en s’offrant une part totale évaluée à 38,4%, de l’ensemble des IDE pour s’établir à 36,1 milliards $. L’Egypte reste la cible privilégiée des capitaux chinois, en attirant près du quart des projets chinois.
En ce qui concerne les capitaux investis, les Emirats Arabes Unis arrivent en deuxième position, avec un total de 11 milliards $. Toutefois, en matière de nombre de projets, la fédération moyen-orientale ne figure qu’à la cinquième place du classement.
Les investissements intra-africains sont marqués par un tassement continu, caractérisé par une baisse du nombre de projets sortants, une baisse du nombre d’emplois générés et du capital investi. Après avoir atteint un sommet historique en 2013, les investissements dans les projets d’IDE intra-africains continuent de chuter, s’établissant à 15,5% en 2016, contre 18,9% en 2015. Ce recul est surtout dû au ralentissement de la croissance du PIB, enregistré dans les économies de l’Afrique subsaharienne, l’an dernier.
L’Afrique du Sud est le premier investisseur intra-africain, surclassant ainsi la dynamique économie kényane. Les projets d’IDE sortants du Kenya en 2016, passent de 36 à 14. Les investisseurs du Maroc sont également devenus plus importants en 2016, initiant 17 projets d’investissements intra-africains.
Classement des 15 sources d’IDE en Afrique en 2016
Avec agenceecofin