Le nouveau directeur de la compagnie pétrolière Nigerian National Petroleum Corp (NNPC) a annoncé le 16 août son intention de revoir tous les contrats de partage de production et de coentreprise conclus avec ses partenaires “pour refléter la réalité actuelle du secteur mondial du pétrole et du gaz”.
Emmanuel Kachikwu, nommé il y a deux semaines à la tête de l’entreprise publique, accusée de corruption et de mauvaise gestion, a indiqué le dimanche 16 août que tous les contrats de partage de production et de coentreprise entre la compagnie pétrolière nationale du Nigeria NNPC et ses partenaires allaient être révisés.
Le directeur général de l’entreprise nigériane a ajouté que NNPC allait s’acquitter de tous les arriérés dus à l’État et mettre de l’ordre dans les comptes de toutes les divisions.
Opaque
Créée en 1976, NNPC assure environ 70 % des recettes de l’Etat nigérian mais ne publie aucun rapport annuel depuis longtemps et sa comptabilité est jugée opaque.
Le président nigérian, Muhammadu Buhari, a nommé Emmanuel Kachikwu, un ancien dirigeant de la branche africaine d’Exxon Mobil, en lui confiant la mission de restructurer NNPC, qui est accusée d’avoir dissimulé plusieurs dizaines de milliards de dollars de recettes ces dernières années. Le président Buhari a réclamé une révision de tous les contrats de vente d’or noir, dénonçant le vol quotidien de 250 000 barils de brut sous la présidence de son prédécesseur, dont les bénéfices auraient atterri sur des comptes bancaires individuels.
Versements
Selon un rapport baptisé « Les ventes de pétrole de la NNPC : enjeux d’une réforme au Nigeria », publié début août par l’institut de recherche indépendant Natural Resource Governance Institute, en 2013, la compagnie nigériane n’a perçu que 58 % des 16,8 milliards de dollars (15,07 milliards d’euros) de pétrole raffiné par ses soins.
Dans une étude remise en mai dernier, le Conseil économique national nigérian accuse NNPC d’avoir reçu 8 100 milliards de nairas (41 milliards de dollars) entre 2012 et fin mai 2015, mais de n’avoir versé que 4 300 milliards de nairas (21,6 milliards de dollars) au gouvernement fédéral, rapporte Reuters.
Un nouveau NNPC
La semaine dernière, Emmanuel Kachikwu a annoncé le lancement d’une restructuration en trois phases censée conduire à la création d’un « nouveau NNPC » d’ici cinq ou six mois.
En juin dernier, le chef de l’État nigérian Muhammadu Buhari a congédié le conseil d’administration de la NNPC. Tout juste entré en fonction, Emmanuel Kachikwu s’est déjà séparé d’une partie de la direction de NNPC et a ramené le nombre des divisions du groupe de huit à quatre. Le nouveau directeur général de l’entreprise nigériane a annoncé le jeudi 13 août un audit complet des comptes et du personnel de NNPC, qui compte 24 000 salariés.
Avec Jeune Afrique