Pour Guillaume Poupart, le patron de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi), les pirates pourraient relancer une nouvelle vague d’attaques dans les prochains jours.
L’exercice que mène Guillaume Poupart, patron de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi), est des plus difficiles. Ce spécialiste de la cybercriminalité dont l’organisation est chargée de protéger les infrastructures nationales doit d’une part relativiser l’ampleur des cyberattaques, tout en prévenant les responsables du public et du privé qu’il ne faut pas non plus croire que le danger est passé.
Ce matin, sur France Inter, il a déclaré que s’il ne fallait pas redouter un “cyberchaos”, il faut tout de même s’attendre à des “répliques régulières” dans les prochains jours. “Les attaquants mettent à jour leurs logiciels, les rendent plus performants, d’autres attaquants s’inspirent de leurs méthodes pour conduire des attaques à leur propre profit”, a-t-il prédit au vu des expériences passées.
“Dans les pays qui ont recommencé à travailler, il n’y a pas de déclenchement catastrophique”, a-t-il expliqué. “Par contre, il y a quand même pas mal de victimes et c’est vraiment l’occasion de repasser des messages de prudence et de prévention sur cette question de sécurité informatique”, a ajouté le directeur général de l’Anssi.
Peu de rançons ont été payées
Selon des experts, l’attaque a frappé plus de 200.000 victimes dans au moins 150 pays. En France, Renault a indiqué dès samedi avoir été touché par cette agression qui l’a obligé à arrêter la production dans plusieurs usines du groupe. Guillaume Poupart a indiqué lundi qu’il y avait “d’autres” cibles visées en France mais n’a pas souhaité les nommer.
“Les victimes restent avant tout des victimes et ce n’est pas à moi de rajouter du malheur au malheur”, a-t-il justifié. “On travaille avec eux, on essaie vraiment de rétablir au plus vite dans les cas les plus problématiques.”
Les auteurs de cette opération n’ont pas été identifiés mais “manifestement, on a affaire à de la criminalité”, a estimé le patron de l’Anssi. “Certaines mafias qui avant faisaient des trafics de drogues ou différents types de trafics, aujourd’hui font de l’attaque informatique car c’est plus facile, cela coûte moins cher, c’est beaucoup moins risqué et cela rapporte énormément”, a-t-il observé. “Pour l’instant, manifestement peu de rançons ont été payées” et “c’est une bonne chose” car cela “alimente un cercle vicieux”, a remarqué Guillaume Poupart.
Avec AFP