Les gouvernements du Niger et du Bénin ont signé à Niamey les conventions de concession d’exploitation et de construction des infrastructures du chemin de fer Niamey-Cotonou par le groupe français Bolloré.
« Jeune Afrique » l’avait annoncé, c’est désormais chose faite. Le jeudi 13 août dernier, Thierry Ballard, directeur général de l’activité chemin de fer du groupe français Bolloré, et les Premiers ministres nigérien et béninois, Brigi Rafini et Lionel Zinsou, ont signé les conventions de concession d’exploitation et de construction des infrastructures du chemin de fer reliant Niamey à Cotonou.
La signature de ces conventions intervient près de quinze mois après les premiers coups de pioche, portés en avril 2014. Le chemin de fer Niamey-Cotonou est une portion de la boucle ferroviaire ouest-africaine, un projet porté par le groupe Bolloré qui prévoit de relier par les rails, Cotonou, Niamey, Ouagadougou, Abidjan et Lomé.
Avantages
Le contenu de ces conventions qui devraient pourtant rentrer en vigueur très prochainement n’a pas encore été dévoilé.
« La signature de ces conventions de concession vise à régler définitivement les accords qui permettent de compléter totalement la construction du chemin de fer et les conditions négociées, ainsi que les avantages consentis au groupe Bolloré ”, a simplement indiqué le ministre d’État nigérien en charge du Plan, Amadou Boubacar Cissé, cité par Xinhua.
« Il reste encore un ou deux points à régler d’ici à la mi-septembre ”, a expliqué àJeune Afrique une source proche du dossier. D’après cette dernière, Bénirail qui détient les deux concessions a déjà confié la construction de ce chemin de fer à une autre société du groupe Bolloré, Africa Rail Innovation. Celle-ci regroupe en son sein les filiales camerounaise Camrail et ivoirienne Sitarail du groupe français. Les détails de « ce contrat clé en main » d’environ 870 millions d’euros, devraient être réglés dans les prochaines semaines.
Compensation
Bénirail sera détenu à 40 % par le groupe Bolloré. Le Bénin et le Niger détiendront chacun 10 % du capital de cette société. « Leur prise de participation se fera par un système de compensation permettant de céder des biens immobiliers de l’Organisation commune Bénin Niger des chemins de fer et des Transports (OCBN) à Bénirail”, explique notre source.
Les 40 % restants du capital de Bénirail seront cédés à des investisseurs privés du Bénin et du Niger. Ceux-ci devraient y souscrire en apportant au concessionnaire des contributions en numéraire. Il devrait en être de même pour Samuel Dossou, selon nos informations.
L’entrepreneur béninois tente de faire valoir un contrat global d’infrastructuresincluant notamment le développement du chemin de fer qu’il détient depuis 2010. Du côté de Bolloré on soutient que ce document ne vaut rien. “C’est un accord cadre qui n’engageait les États à rien”, souligne une autre source proche du dossier. D’après nos informations le Bénin s’est engagé auprès de Bolloré à régler ce contentieux.
Une fois ces questions résolues et la construction du chemin achevée dans cinq ans comme prévu, Benirail devrait démarrer l’exploitation de cette infrastructure pour le transport des marchandises pour une période de vingt ans (parallèlement au transport passager).
Avec Jeune Afrique