Dès le lendemain de l’investiture du Président, le chef des cuisines de l’Elysée est briefé. Ce n’est pas le Président qui s’en occupe, son emploi du temps des premiers jours est trop intense. C’est la première Dame.
5 briefs avec 5 Présidents, dont le premier avec Valéry Giscard d’Estaing et deux briefs en tant que chef de l’exécutif, c’est ce que j’ai vécu au sein de l’Elysée. J’y ai travaillé quarante ans.
Le dernier brief, c’était avec Valérie Trierweiler. Nous nous sommes réunis dans son bureau autour d’un café. Pour Nicolas Sarkozy, nous avions pris rendez-vous avec Cécilia, elle était venue dans la cuisine avec son intendant. Nous avions un contact direct et régulier avec elle. Concernant Jacques Chirac, il est connu que sa femme Bernadette s’employait à 200% à la bonne marche de la maison, elle veillait de près à l’organisation des déjeuners et des dîners importants, elle avait l’habitude de choisir les assiettes, les nappes, les fleurs.
La tradition élyséenne, c’est le service à la française, c’est-à-dire le service au plat: on fait des plats pour 5/6 couverts, 8 maximum, le maître d’hôtel apporte le plat et chaque convive se sert lui-même.
Cela était plus rare sous Nicolas Sarkozy, où l’on faisait le service à l’assiette, comme au restaurant, pour l’entrée et le dessert. Nous conservions le service à la française seulement pour le plat.
En revanche, pour les grands dîners avec des chefs d’Etat, le service se fait obligatoirement à la française, car il y a souvent plus de 200 couverts, il serait donc trop compliqué de le faire à l’assiette.
La gastronomie est devenue une véritable nécessité en politique, Angela Merkel ou Ban-Ki moon me l’ont confirmé lors d’interventions que j’ai réalisées à l’étranger. La signature de contrats se passe souvent autour d’une table. Pour la France, c’est encore plus essentiel car il s’agit de notre identité, de notre image et de notre culture. Cela participe à la bonne marche de la diplomatie.
Nos trois derniers…
Avec yahoo