Depuis janvier, votre garagiste a l’obligation de vous proposer de réparer votre voiture avec des pièces d’occasion. De quoi alléger votre facture de 25 à 50% en toute sécurité.
La scène pourrait se passer dans une usine automobile sauf qu’elle se déroule à l’envers. Une dizaine d’ouvriers s’activent autour d’une voiture qui réduit à vue d’œil : ils démontent les roues, enlèvent les portes, le capot, les phares, lèvent le moteur, la boîte de vitesses, déshabillent entièrement la carcasse, et hop, passent à la suivante. On est en fait dans l’un des 1.700 centres agréés de traitement des véhicules hors d’usage (VHU) où sont moissonnées des milliers de pièces encore bonnes pour le service sur des automobiles accidentées ou en fin de vie.
“Pour récupérer les pièces, on démonte entre 10 et 30% de la masse des voitures”, précise Philippe Renaud, à la tête de Careco, numéro 1 français de la vente de pièces dites de réemploi aux particuliers et aux professionnels. Or, depuis un décret de janvier dernier, votre garagiste a l’obligation de vous en proposer. Vous pouvez bien sûr refuser et opter pour des pièces neuves. Mais vendues 60% moins cher en moyenne, celles de seconde main devraient alléger votre facture totale, main-d’œuvre comprise, de 25 à 50%. Pas négligeable quand on sait que nous dépensons en moyenne 700 euros par an pour l’entretien de notre voiture.
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Propriétaire d’une Clio II ? En consultant l’un des sites Web spécialisés et en rentrant votre immatriculation, votre mécano pourra ainsi vous trouver une porte à 100 euros ou un moteur complet pour 3.000 euros, le prix variant selon la rareté et l’âge du véhicule. Toutes les pièces récupérées sont classées, photographiées, référencées, traçables et garanties un an. Pour éviter tout danger, les pièces de sécurité sont exclues du dispositif : organes de freinage, éléments de liaisons au sol, de direction, train roulant… Feu vert en revanche pour les composants de carrosserie amovibles (capot, rétroviseur, ailes, portes, pare-chocs), les pièces optiques (phares, feux arrière, stop) et certaines pièces mécaniques (moteur, boîte de vitesses) ou électroniques.
Pièces auto d’occasion ou neuves : les différences de prix
Si 87% des automobilistes se disent favorables à l’utilisation de pièces d’occasion, les garagistes restent réticents. Selon un sondage réalisé pour Careco, non seulement un quart d’entre eux ne seraient pas encore au courant du décret, mais la moitié estiment qu’il n’entraînera aucun bénéfice pour leur entreprise, sans parler des problèmes d’approvisionnement. Pas faux. Les recycleurs ont beau traiter plus de 1 million de véhicules par an, leurs sites proposent moins de capots d’un modèle récent comme le nouvel Espace Renault que de portes de Twingo. “De plus, la plupart des chocs concernent l’avant des véhicules et plus fréquemment le côté droit, toutes les pièces s’y rattachant seront à la fois les plus rares et les plus recherchées. Ce sera à nous de l’expliquer au client”, souligne Philippe Debouzy, l’un des dirigeants du Centre national des professions de l’automobile (CNPA), garagiste lui-même. Il est persuadé que ses collègues joueront vite le jeu car ces réparations “leur apporteront du chiffre d’affaires et de la marge, même réduite”. Avec ses 5 millions de pièces en stock, le patron de Careco y croit aussi : il s’attend à un doublement du marché de la pièce automobile d’occasion dans les années à venir.
Avec capital