Le Nigeria cherche actuellement à lever auprès du groupe de la Banque mondiale, 5,2 milliards de dollars afin d’améliorer sa situation énergétique.
Le pays a, en effet, sollicité de la Société financière internationale (SFI), 1,3 milliard $ qu’il compte injecter dans des projets énergétiques et dans ses compagnies de distribution électrique.
L’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA), l’assureur de risques politiques du groupe, pourrait également fournir 1,4 milliard $ sous forme de titres de capital et de créances. Cette part du financement sera consacrée à des projets de centrales à gaz et solaires, selon Babatunde Fashola, le ministre nigérian de l’Energie.
A ce pactole s’ajouteront 2,5 milliards $ fournis par la Banque elle-même et qui serviront à l’amélioration du système de distribution électrique, à l’extension de la capacité de transmission du pays ainsi qu’à l’amélioration de l’électrification rurale.
Le ministre a également révélé que les premiers décaissements de ces fonds interviendront entre juin et juillet 2017. Le Nigeria a, en effet, demandé à son prêteur de raccourcir les différents délais afin d’obtenir au plus vite, les résultats attendus de ces investissements.
Le pays le plus peuplé du continent a actuellement une production électrique de 4 000 MW environ contre une demande de 12 000 MW. Pour comparaison, l’Afrique du Sud qui a le tiers de sa population produit environ 35 000 MW. Ce déficit énergétique est un facteur important du pire ralentissement économique de ces 25 dernières années, actuellement observé dans le pays.
Outre les problèmes de génération, le secteur énergétique nigérian est également confronté à des difficultés importantes du côté de la trésorerie de ses différents acteurs, les compagnies de production et de distribution de l’énergie notamment. En 2016, par exemple, les compagnies de distribution n’ont payé que 27% du milliard de dollars qu’elles devaient aux compagnies de production énergétique, selon le bureau national des statistiques.
Le gouvernement a récemment introduit un plan de fixation d’un tarif électrique reflétant le coût réel de production de l’énergie, mais ces efforts ont été anéantis par la perte de valeur du naira, la monnaie locale, face au dollar. « Je ne pense pas que nous aurons une régie tarifaire efficace avec un taux de change aussi fluctuant. La dépréciation du naira anéantit la plupart des gains obtenus grâce à la fixation de nouveaux tarifs.», s’est inquiété M. Fashola. Un tarif électrique moins sensible aux fluctuations du naira sera également l’un des défis à relever par le secteur.
Avec agenceecofin