Les Etats-Unis comptent apporter un appui financier de près de 238 millions de dollars au Ghana. Une enveloppe qui permettra de stimuler l’économie du pays, particulièrement les secteurs de l’énergie, de l’agriculture et de l’industrie.
Partenaire de longue date, les Etats-Unis ne veulent pas rester indifférents à la crise économique que traverse le Ghana. Ils viennent d’annoncer l’octroi d’un important appui financier en vue de soutenir l’économie du pays. Profitant d’une visite de courtoisie rendue à Nana Bosoma Asor Nkrawie II, chef traditionnel de Sunyani, à l’occasion d’une tournée dans la région de Brong Ahafo, Robert Porter Jackson, le chef de la représentation américaine à Accra, a confié qu’il s’agit d’une aide avoisinant un milliard de Cedis, soit environ 238 millions de dollars.
Selon l’ambassadeur, cette aide financière est destinée à stimuler les activités économiques du pays, principalement dans les secteurs prioritaires tels que l’énergie, l’agriculture et l’industrie. Les Etats-Unis comptent également aider le Ghana à créer davantage d’emplois pour maîtriser le chômage qui affecte la population active du pays. La «Gold Coast» est secouée par une grave crise économique et financière depuis la chute des prix du pétrole, du cacao et du gaz. Une situation qui occasionné une détérioration considérable de ses revenus d’exportations.
Une crise en appelant une autre, le pays est aujourd’hui confronté à une crise énergétique qui a amené le gouvernement à prendre en charge la distribution de l’électricité. Une politique qui n’est pas sans conséquence sur l’activité économique. De sources officielles, le taux d’inflation a atteint 17 %, affectant ainsi le pouvoir d’achat des populations et empiétant sur leur niveau de vie. Pendant ce temps, la dette publique du pays est passée à environ 71 % du PIB, alors que le PIB per capita a chuté de 1600 dollars à 1400, entre 2014 et 2016.
Le Ghana, un pays stratégique aux yeux des Etats-Unis?
La décision du gouvernement américain d’octroyer une aide de 238 millions de dollars au Ghana a toutefois créé la surprise dans certains milieux, surtout après les déclarations très isolationnistes du président Donald Trump et la décision américaine d’expulser quelque 7.000 Ghanéens des Etats-Unis. Selon certains observateurs, la politique isolationniste ou d’immigration de l’Administration Trump importe peu, puisque le Ghana reste un pays stratégique pour les Etats-Unis.
«Pourquoi à votre avis Obama avait-il choisi le Ghana pour sa première visite officielle en Afrique noire ? Et pourquoi a-t-il prévu de s’adresser à toute l’Afrique depuis ce pays ? Accra est pour les Etats-Unis, ce que Dakar est pour la France», commente Dr. Folly Amouzou, un sociologue togolais.
Selon lui, compte tenu de leurs activités dans le pays et en Afrique de l’Ouest, et aussi de l’exemplarité de la démocratie ghanéenne, les Etats-Unis ne pourront pas fermer les yeux sur les réalités du Ghana.
A noter que lors de son déplacement dans la région de Brong Ahafo, l’ambassadeur américain avait pour but de s’enquérir des réalités sociales et économiques dans cette partie du pays et de se faire une idée sur l’exploitation minière illégale dans la zone. Il ne devrait pas manquer d’aller inspecter aussi certaines installations américaines dans la région, dont la Newmont Gold Ghana Ltd.
Avec latribune