Depuis mi-avril, des vagues de Nigériens ne cessent de se diriger vers la capitale Niamey, après que des rumeurs aient fait état de l’existence d’or sur un site à ciel ouvert près de la ville.
Depuis plusieurs jours, c’est pratiquement la ruée vers l’or au Niger. Mi-avril, des rumeurs persistantes faisaient état de l’existence du précieux métal sur un site à ciel ouvert près de la capitale nigérienne, Niamey. Depuis, des centaines de personnes, parfois des familles entières, ont pris d’assaut la ville et ses alentours, avec l’espoir de trouver des pépites du métal tant convoité.
A pied, à moto, en voiture ou encore à dos d’âne, des centaines d’habitants suivaient au pas la rumeur qui finissait par les emmener jusqu’aux bas-fonds de Kafa-Koira, près de l’aéroport de Niamey. Il s’agit d’un site à ciel ouvert non protégé, situé dans un cours d’eau desséché, contenant des arbustes épineux et accessible par une piste défoncée.
Souvent déserte, sinon toujours, la localité a été pratiquement transformée en une grande place de commerce : nourriture et eau fraîche, vieux sacs, cordes, seaux, outils à creuser,… tout ce qui peut servir un chercheur d’or, se trouve désormais sur les étalages improvisés après cette «prise d’assaut».
«A notre arrivée, nous avons trouvé des centaines, voire des milliers de personnes… Hier c’était Zinder, aujourd’hui c’est Niamey. Il y a encore des rumeurs qui disent qu’il y a de l’or à Dosso. Mais personne ne nous a encore présenté l’or qu’elle aurait trouvé», a ironisé le directeur général des mines, Saleh Massaoudou.
Selon lui, son administration a préféré prendre des échantillons dans trois sites où la concentration de l’extraction est remarquée, avant de les faire analyser. Malheureusement, aucune présence de traces d’or n’a été révélée. «Par conséquent, on doit mettre fin à ce phénomène », a-t-il ajouté. Des déclarations qui n’ont affecté en rien les chercheurs d’or, convaincus comme jamais de la présence du précieux métal.
Confusion dans le pays
D’après des sources officielles, la présence de l’or dans les bas-fonds de Kafa-Koira n’est qu’une fausse rumeur. Une affirmation toutefois contraire aux témoignages recueillis : «Nous avons eu un peu d’or hier et nous sommes revenus pour tenter à nouveau notre chance», avait déclaré une jeune femme ce week-end. «Je viens tenter ma chance», lance à l’AFP Kadri Issia, un jeune homme, pioche à l’épaule, venu du quartier Dan-Zama, à une dizaine de kilomètres plus au nord.
A en croire certaines sources, le métal jaunâtre extrait par les valeureux orpailleurs est «peut-être de l’or» ou «peut-être de la pyrite de fer». Selon un géologue qui s’est confié à nos confrères de l’AFP, les novices peuvent confondre les deux métaux à cause de leur ressemblance. Quoi qu’il en soit, les orpailleurs risquent bien d’être déçus, si le métal s’avérait être autre chose que de l’or. Selon l’article 2 du Code minier du Niger, «toute appropriation privée de gîtes naturels de substances minérales ou fossiles contenues dans le sous-sol ou en surface» est interdite.
Pour rappel, le Niger produit déjà de l’or de manière industrielle, même si la production reste davantage moindre que ce qui se fait chez ses voisins, comme le Burkina Faso et le Mali. Et si jamais un autre bassin venait à être découvert, il devrait être vite assujetti à la réglementation sur l’exploitation minière en vigueur dans le pays.
Avec latribune