Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement (BAD) a profité d’un déplacement aux Etats-Unis pour présenter le bilan de ces 19 premiers mois à la tête de la principale institution financière panafricaine. L’ex-ministre de l’Agriculture nigérian a réitéré sa volonté de mener à bien sa stratégie qui s’articule autour du top 5 des besoins continentaux.
Le président de la Banque africaine de développement (BAD), le nigerian Akinwumi Adesina vient de dresser un bilan de ses 19 premiers mois à la tête de l’institution panafricaine. Une revue présentée en marge d’une rencontre entre le top management de la BAD et un groupe de réflexion américain.
50 milliards de dollars à rassembler
Une rencontre qui a été également l’occasion pour Adesina de revendiquer à nouveau le bon démarrage du déploiement de sa feuille de route qui s’articule autour de « cinq grandes priorités » en matière de développement.
« La vision que nous avons de l’Afrique, à la BAD, fait partie intégrante du Top 5 : éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie, nourrir l’Afrique, industrialiser l’Afrique, intégrer l’Afrique et améliorer la qualité de vie des africains », a rappelé le président de la BAD.
Adesina a par ailleurs tenu à rappeler le lancement d’un « New Deal pour l’énergie en Afrique ». Un engagement de la BAD à débloquer 12 milliards de dollars lors des 5 années à venir. Une mise de départ qui devrait être suivie par un budget de 45 à 50 milliards de dollars supplémentaires. Un budget qui a pour objectif de financer le raccordement de 130 millions d’africains au réseau électrique et équiper 75 millions de personnes en systèmes fonctionnant hors réseaux.
« Nous avons mis en place une toute nouvelle vice-présidence spécifiquement dédiée à l’électricité et à l’énergie : la BAD est la première et l’unique banque multilatérale de développement à prendre une telle mesure. L’an dernier, nous avons financé un projet d’un montant de 1,7 milliard de dollars dans le secteur de l’électricité couvrant 19 pays et, cette année, ce montant passera à 2 milliards de dollars, avec l’objectif de mobiliser 5 à 7 milliards de dollars. Nous avons lancé un Fonds pour l’inclusion énergétique à hauteur de 500 millions de dollars avec un capital de départ de 100 millions de dollars, afin de proposer des financements abordables aux entreprises qui investissent dans les énergies renouvelables », revendique Adesina.
Le chantier stratégique de l’agriculture
L’agriculture fait également partie des chantiers prioritaires de la BAD. L’institution panafricaine s’est ainsi engagée à verser 24 milliards de dollars pour soutenir la mise à niveau de l’agriculture au niveau continental, lors des 10 prochaines années. Un programme qui devrait se focaliser sur l’autosuffisance alimentaire et sur l’industrialisation du secteur. Suite aux sécheresses qui se sont abattus sur plusieurs zones du continent et le danger de famine qui en découle, la banque a décidé de programmer un appui supplémentaire de 1,1 milliard de dollars pour faire face à cette crise qui s’annonce.
Le patron de la banque panafricaine a par ailleurs revendiqué le raccordement de 3,3 millions d’africains au réseau électrique. S’y ajoutent, 3,7 millions de personne qui ont vu leur accès à l’eau et à l’assainissement amélioré. Là où 5,7 millions d’africains ont vu leur rendement agricole s’accroître, 9,3 millions de personne ont également bénéficié d’un meilleur accès aux services de santé ou encore le raccordement aux réseaux de transport routier pour 7 millions d’africains. Le tout aurait été enregistré lors de l’exercice 2016.
Avec latribune